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Mon frere se drogue et on a tout essayé...

Par Profil supprimé

Bonjour,

Je me présente : Let, 35 ans, mariée, 3 enfants, j'ai un frère de 32 ans et une sœur de 31 ans qui elle aussi est mariée avec 3 enfants.

Mon frère a commencé très tôt à fumer le pétard - qui n'a pas essayé étant jeune - mais lui n'en est jamais sorti. Il est parti dans l'armée vers 20 ans et là tout a basculé. Est-ce le fait d'avoir vu des horreurs à l'armée ou autre ? Il a touché un peu plus à la drogue. Ensuite, il a connu une fille qui avait beaucoup de problèmes de famille et elle aussi touchait à la drogue. Il s'est installé avec elle à Strasbourg, donc ça c'est pas arrangé et il a touché à la drogue dure.
Il y a 3 ans il est revenu chez mes parents qui ont tout fait pour le sortir de là. Il a été en hôpital, voir des psy, il y a eu beaucoup de rechutes. Et il y a un an on pense enfin voir le bout du tunnel, il est beaucoup mieux, motivé pour apprendre un métier, il se lance dans un CAP de serveur, il est content, ça lui plait, on se dit c'est fini, ouffff !

Mais arrivé janvier de cette année on voit des changements dans son attitude, il va moins souvent voir mes parents, il ne vient plus aux repas familiaux, il se met de nouveau à raconter de gros mensonges, ses yeux sont hyper rouges...on se doute du pire. Et il y a 3 semaines, ma mère rencontre une formatrice qui s'occupe de lui et là elle lui avoue que mon frère a tout laissé tomber depuis début mai, que depuis le mois de janvier il arrivait très souvent en retard avec 8 arrêts de travail, qu'il venait dans des états pitoyables, que mes parents devaient le laisser se débrouiller seul car il se vantait que de toute façon il avait ses parents derrière. Elle lui a dit que mon frère était irrécupérable et elle lui a fait comprendre qu"il fallait qu'il ait un déclic et pour cela il fallait le laisser tomber donc c'est ce que mes parents ont fait. Plus de nouvelles depuis 3 semaines. J'en ai parlé avec mon mari, et je pense que c'est peut être pas la bonne solution, il n'a plus d'argent, plus rien, comment va-t-il vivre, il va peut être sombrer encore plus ??? Donc j'aimerais avoir l'avis de personnes concernées pour savoir ce que l'on doit faire ou non. Pourtant on a tout essayé. Mon père ne veut même plus en parler et il souffre beaucoup intérieurement, ma mère après la colère, ne sait plus quoi faire. Aidez-nous, merci.

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3 réponses


bluenaranja - 18/07/2011 à 18h27

Bonjour,

Je suis une ancienne tox, je m'en suis sortie lorsque j'ai su que j'allais avoir un bébé. Entre le moment où j'ai commencé – tu peux lire mon témoignage ds réussite – et le moment où j'ai arrêté, il s'est passé 7 ou 8 ans, une période faite de tentatives, hp, stages ou petit boulot, FJT, et de rechutes,
la rue, les squatts et les punks à chiens, la came et les médocs, les shoots quotidiens. Et il m'a fallu encore plus d'années pour être sûre que c'était bien derrière moi.

Quand je vois le parcours de ton frère, je vois beaucoup d'efforts pour y arriver, il a lutté, il a presque réussi. La déception et les regrets sont d'autant plus rudes qu'il était vraiment sur la bonne voie. Mais sache que c'est sûrement dur pour lui aussi, d'avoir rechuté. Plus on se redresse, plus on tombe de haut et plus ça fait mal...


Lis un peu d'autres témoignages ici ou là, tu verras combien de famille, de femmes sont face à quelqu'un qui est dans la drogue – et dans le déni complet.
Ton frère a fait de gros efforts, je le sais parce que je suis passé par là. Et lui aussi a du croire qu'il touchait au but.
Il a rechuté, peut être parce que la perspective d'y arriver l'a effrayé, justement, qu'il a besoin d'être ds l'autodestruction. Tout ça, il doit le régler avec son psy.

Dire de quelqu'un qu'il est irrécupérable, c'est très présomptueux à mon avis.
Cette formatrice n'est ni psy, ni omnisciente, son avis n'est qu'un avis parmi d'autres. Après, le fait que ton frère se vante d'avoir les parents derrière... Le fait que couper les liens puisse susciter un choc qui lui fasse du bien... C'est beaucoup plus compliqué que cela.

Je pense que tes parents ont eu une grosse déception, et qu'ils se protègent en prenant un peu de recul. Il ne faudrait pas non plus qu'à cause de ce choc, ils accordent trop d'importance aux paroles de cette formatrice et qu'ils rejettent complètement ton frère.

Déjà, à mon avis, il y a deux choses qu'il ne faut pas mélanger : l'argent, et l'amour de la famille. Vous avez l'air d'avoir des liens forts, auxquels il a l'air de tenir, il faut maintenir cela pour le bien de tous. Tant qu'il est correct avec vous – ni violent, menaçant comme certains – vous pouvez maintenir ce lien, qu'il ne se sente pas rejeté.
Après l'argent, perso je pense qu'il est adulte, que l'argent liquide va servir à lui payer de la came. Donc pas d'argent liquide.
Il ne va pas mourir de faim non plus, la nourriture, il y a pas mal d'assocs et de plans – genre les invendus – ou les restos du coeur. Même si c'est vraiment pas facile de se résoudre à y aller. Donc garder un lien, lui téléphoner, aller le voir en lui apportant quelques courses de nourriture.

Pour avoir vu beaucoup de choses ds ma vie, je dirais que les extrêmes ne sont pas bons : d'un côté, les parents qui logent et pensionnent leur enfant qui consomme de la came, trouvent que tout va bien, ou payent et s'en foutent, de l'autre ceux qui ont mis leurs enfants dehors et coupés tous les ponts. Et s'en foutent aussi.
C'est super dur mais je dirais qu'il faut trouver un juste milieu entre ces deux points.

courage !

Je reste ds le coin si tu veux parler

bluenaranja

Profil supprimé - 08/08/2011 à 11h54

Bonjour Let,

Je suis le modérateur de ce forum. Témoignage très intéressant que le votre ainsi que la réponse de Bluenaranja, que j'appuie.

Tout d'abord effectivement il ne faut pas donner trop d'importance au point de vue de cette formatrice. C'est un point de vue qui n'est pas forcément faux mais il faut savoir peser aussi le contre. En l’occurrence, dans un contexte familial "normal" (c'est-à-dire dans un contexte où les relations familiales ne sont pas toxiques pour l'un des membres de la famille), la persistance, a minima, de liens familiaux et d'une solidarité familiale est ce qui fait aussi bouger, sur le long terme, les choses et qui contribue à motiver les toxicomanes à s'en sortir. Ni vos parents, ni vous, tous déçus et en colère ce qui est normal, n'avez je crois fondamentalement envie de le "lâcher" complètement. Cependant cette crise doit vous aider à remettre en cause aussi vos propres attentes et exigences à son égard. Il est sans doute très important pour votre frère que vous croyiez vous-même en son avenir et en sa capacité à s'en sortir... {{sur le long terme}}. C'est-à-dire qu'il ne faut pas forcément espérer qu'il soit "normal" en peu de temps, ni qu'il redevienne complètement le frère ou le fils que vous avez connu un jour et aimé. Il est sans doute également important que la famille ne croie pas qu'elle doive être tout le temps derrière lui pour "éviter le pire" ni récupérer ses bêtises. Il a tout à fait sa part de responsabilité dans ce qu'il fait - dans ce qu'il est - et toute solution passe avant tout par lui, par ce qu'il est prêt à faire ou non.

Votre frère doit affronter ses propres ambivalences, ses propres peurs - par exemple la peur d'y arriver, de réussir. Il est probable aussi qu'il lui faille du temps pour pouvoir accepter la relative banalité d'une vie "normale". Et ici, comme le souligne Bluenaranja, une décision très importante qu'il doit prendre pour lui est d'aller voir un psy. Une difficulté ensuite est de trouver le "bon" pour lui, qui ne sera pas forcément le premier venu. S'il prenait cette décision (qui lui appartient et qu'il ne faut pas lui imposer), vous pourriez l'aider en "débriefant" avec lui ses impressions lors des premiers rendez-vous qu'il aurait. Il est important qu'il se sente réellement écouté et qu'il sente la bienveillance de son "psy" à son égard. Il est également important qu'il ne se voie pas proposer un rendez-vous tous les mois mais bien toutes les semaines au moins. Lisez, si ce n'est déjà fait, le témoignage laissé par Bluenaranja dans le forum libre et intitulé {"Aller voir un psy : pourquoi ?"}, il est éclairant sur l'importance que cela peut recouvrir pour réussir à s'en sortir.

Mais ce dont je vous parle là n'est peut-être que pure fiction actuellement. Il est possible qu'il soit dans une phase de rechute où il n'est pas question d'entendre parler de prise en charge et d'aide. Il vous faut l'accepter, ce qui est difficile, mais lui faire comprendre que vous ne perdez pas espoir. Il est important que vous puissiez appuyer sa réussite antérieure - il a quand même arrêté pendant quelques temps et il a su monter un projet qui au début l'a motivé - pour lui montrer qu'il est capable aussi du mieux. Les toxicomanes retirent souvent de leur rechute, en tout cas dans un premier temps, que décidément la drogue est plus forte qu'eux et qu'ils ne s'en sortiront jamais, qu'ils sont trop "faibles" pour y arriver. Aidez votre frère à combattre ce cliché en lui communiquant tout d'abord votre foi en lui, en lui montrant aussi que son échec est au contraire riche d'enseignements car il lui montre ses faiblesses et l'aide à savoir ce qu'il faut éviter de faire et/ou renforcer chez lui pour avoir plus de chances de réussir à la prochaine tentative. Nous sommes tous des humains, avec nos moments de faiblesse mais surtout avec notre capacité d'apprentissage (du pire comme du meilleur) ET de résilience. Mais il faut savoir se pardonner ses faiblesses (sans tomber dans la facilité de les excuser et de continuer dans le mauvais comportement) et si l'entourage sait le faire "par amour" alors c'est beaucoup plus facile de le faire pour soi-même.

J'espère donc que votre famille saura retrouver son équilibre et que vous arrivez à trouver avec lui un modus vivendi qui d'un côté ne vous déstabilise pas trop, de l'autre l'encourage à ne pas perdre de vue son objectif d'arrêt de la drogue et à réessayer, encore et encore s'il le faut, à chaque fois un peu plus fort et mieux armé pour y arriver.

Cordialement,

Le modérateur.

Profil supprimé - 13/09/2011 à 20h51

ben salut à toi moi s’est seb alchi974 va faire un tour sur mon blog mais ton témoignage me bouleverse car franchement moi je suis passé par plein d’épreuves et d’étapes dans la drogue les hospitalisations puis de nouveau la drogue puis il m’ont trouvé un médicament censé lutter contre les addictions le baclofène moi je commence et je viens d’atteindre un état dur certes mais j’ai plus besoin de tout ça pour vivre même si parfois on est en manque mais ça et la méthadone ben petit à petit j’y arrive alors donne lui mon blog que l’on discute ou même que l'on se rencontre n’hésite pas http://www.alchi974.blogspot.com/ je préfère ça plutôt qu’une TS biz et courage

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