Bonjour,

Je sais que c'est encore un message de plus du même genre, mais parler et essayer de comprendre peut faire du bien.

Je suis un peu triste, mon homme se drogue.
Ok, disons que quand je l'ai connu pour moi il prenait un "traitement", du subutex. Pour moi ça ne voulait rien dire puisque je n'y connais absolument rien.

Dans les débuts de notre relation il m'a expliqué les raisons de son traitement et il était fier de diminuer le dosage, moi aussi d'ailleurs. Il m'avait aussi raconté comment et pourquoi son ex le "saoulait" avec sa dépendance et elle lui disait en le quittant qu'il sombrerait dans l'enfer. J'ai trouvé ça vraiment abusé, surtout que j'ai déjà vécu plusieurs années avec un alcoolique (oui j'accumule) et je sais à quel point c'est difficile d'essayer d'aider surtout quand l'autre refuse de voir la vérité en face.

Bref, je me sentais rassurée car mon homme prenait bien sagement son traitement et avait l'air d'aller bien. Mais depuis plus d'un an nous avons déménagé et il a renoué avec ses anciens contacts. Si j'avais su que le rapprochement géographique d'avec ces personnes donnerait le résultat actuel, je crois que je n'aurais jamais accepté de déménager.

Au début ça allait, il respectait bien les dosages, puis peu à peu son traitement subutex ne suffisait plus à faire le mois, période de stress d'après lui. Ok, je suis compréhensive, il allait donc après des nuits pourries à trembler et à être mal un autre substitut chez un "ancien pote": la méthadone. Il était franchement mal après ce changement de substitut (je ne sais pas si on peut appeler ça comme ça d'ailleurs, mais bon). Puis, il s'est habitué à la méthadone. Mais je le trouvais de plus en plus fatigué, clairement il comatait tout le temps après le taf, même si je sais que son travail est physique, ça m'a tout de même étonnée. Privilégiant le dialogue plutôt que l'inquisition, je lui demandais ce qu'il se passait: rien, fatigue. Ok.

Mais cela fait des mois qu'il court chercher sa méthadone au lieu de prendre son traitement pris en charge par la sécurité sociale (car la méthadone au quotidien coûte un bras). Il me cachait ses fioles, je les trouvais facilement même sans chercher. J'ai commencé à lui poser des questions sur cette collection de fioles. Ca allait encore dans son comportement, il arrivait encore à noyer le poisson.

Le manège a continué encore et encore, comme c'est moi qui gère ses comptes, j'ai vu des retraits énormes et je sais à quoi ils ont servi, cela me fait mal au coeur quand je pense à l'argent qui part comme ça et qui serait tellement utile ailleurs.

Hier soir, encore le même scénario: sms, course à la méthadone. Comme si sa vie en dépendait. Comme si cela comptait plus que tout le reste au monde. Un peu exaspérée je décidais de poser quelques questions:

- pourquoi tu ne prends plus ton traitement "normal".

=> pas de réponse claire.

- Pourquoi tu prends de la méthadone au lieu de ton traitement qui lui est remboursé?

=> parce que c'est plus pratique.

Mon interrogation intérieure: pratique à quoi? Etant donné qu'il faut courir partout pour en avoir, je vois pas trop l'intérêt. Et clairement ça commence à me saouler.

Je voulais lui parler, prendre le temps de le comprendre, lui dire aussi que j'en ai ras le bol de cette situation, car j'ai l'impression parfois de vivre à mi-temps avec une loque humaine. A son âge (la trentaine) c'est flippant de voir que le moindre effort lui coûte tant. Puis, il n'y a pas que ça, les oublis (mémoire) deviennent de plus en plus présents et j'ai du mal à supporter ça. Je deviens de moins en moins tolérante vu que j'ai l'impression qu'il me ment tout le temps sur cette addiction.

Question: Pourquoi tu ne fais pas changer ton traitement pour qu'il soit remboursé alors, si la méthadone te convient mieux?

- Parce que c'est long de prendre rdv etc etc.

Ma réponse: Oui, mais même si c'est long après tu seras remboursé et qu'est-ce que tu fais de toutes ces plaquettes de subutex qui s'entassent?

Pas de réponse, il refuse de parler et me tourne carrément le dos.

Je me suis retrouvée face à un mur et cela ne lui ressemble pas. A chaque fois que j'aborde le sujet (et c'est rarement car je préfère avoir l'oeil sur ce qu'il fait plutôt qu'il me cache encore plus de choses) j'ai la sensation qu'il essaie de me mentir.

Je me demande combien de temps "ça" va durer, ça fait plus de 4 ans que je suis avec lui et plus d'un an que ça part en cacahuète au niveau de "son traitement". Je n'ai pas l'impression qu'il souhaite arrêter, il ne me demande pas d'aide non plus, je ne cherche pas à lui en apporter car je sais ce que c'est, du moins avec un alcoolique.

Il est vrai que la situation actuelle est vraiment vivable par rapport à avant avec mon ex qui était alcoolique. Mon homme n'est jamais vraiment énervé, soit il dort, comate ou se tait, dans les autres moments de la journée il est "normal", mais je ne l'ai jamais vu sans traitement donc au fond j'en sais rien.

Ce qui me fait peur, ce n'est pas la difficulté de la situation, car je l'aime. Mais ce qui me fait peur c'est que plus je le vois dans cet état, plus je me demande si nous aurons de réels projets, car nous en avons: projet bébé, maison etc. Mais là, étant donné que parfois j'ai l'impression d'être avec un mollusque, je me demande réellement si il va prendre sa vie en main. Pourtant, il est si adorable, il a tellement de qualités, ça me fait mal de le voir se détruire comme ça.

Je me sens dans un cercle vicieux.

J'espère que je trouverais des solutions sur ce site et/ou que les autres témoignages me feront du bien.