Pepite - 17/11/2021 à 14h59

Bonjour Djoulia,

Je ne connais pas l'âge de votre fils ni si vous rencontrez des difficultés relationnelles avec lui.

Vous avez raison de ne pas le soutenir dans son addiction.
Vous n'avez pas d'argent à lui donner pour sa conso, riche ou pauvre.

Comment vous sentez vous ?
Qu'avez vous ressenti lorsque vous avez découvert sa consommation ?

Pépite

Miredo12 - 17/11/2021 à 17h44

Bonjour Djoulia, je me pose la même question que Pépite : quel âge a-t-il ? Et est-ce qu'il travaille, ou perçoit les bourses s'il est étudiant ?

Pour ma part ma position est très claire avec mon fils : je ne travaille pas pour enrichir des dealers, donc je ne lui donne pas d'argent. Pour ses loisirs, sorties, consommations il se débrouille avec ses salaires (il travaille à chaque vacances) et avec les bourses (il est étudiant).
Pour les cadeaux cette année (Noël, annif) pas d'argent non plus. Il aura des cadeaux s'il demande des choses en particulier, ou des cartes carburant (de nous et de nos familles).
On ne finance pas ses prises.

Djoulia - 17/11/2021 à 18h44

Bonjour Pépite,

Merci pour votre réponse.


Pour répondre à votre question, je n'ai pas de difficultés relationnelles particulières avec mon fils, qui a 19 ans.

Votre avis est très tranché, et ça m'intéresse de savoir comment vous avez réussi à vous le forger.
(Je suis nouvelle sur ce forum et je ne sais pas qui vous êtes).

Pour mon ressenti, désolée, je passe mon tour

Merci encore!

Djoulia.

Moderateur - 18/11/2021 à 09h23

Bonjour Djoulia,

Confronté à une difficulté pour s'approvisionner, par exemple par manque d'argent, votre fils peut avoir différentes réactions. Vous induisez qu'il va faire quelque chose d'illégal, ce qui est possible, mais cela peut aussi tout à fait être autre chose. Nous ne sommes pas à sa place.

Ce qui est sûr en revanche c'est qu'une personne qui est prise dans une addiction doit se confronter à des difficultés pour pouvoir remettre en cause son comportement. Si vous facilitez la vie de votre fils en lui donnant l'argent qu'il vous demande vous le maintenez dans une relation de dépendance : avec la drogue, mais aussi avec vous. Or, pour s'en sortir votre fils doit être renvoyé à lui-même, à ses décisions et à leurs conséquences. Il vaut mieux le renvoyer à ses responsabilités et son autonomie que de chercher à contrôler ce qu'il fait.

Enfin, faites attention à vous, à vos limites (émotionnelles, psychologiques, financières...).

Cordialement,

le modérateur.

Djoulia - 18/11/2021 à 10h42

Pour répondre à Miredo,

Non, mon fils ne travaille pas, ne perçoit aucune bourse, mais il se fait entretenir par son copain et par moi pour ce qui concerne logement et nourriture.
J'essaie de l'encourager à s'occuper de sa vie administrative: ouvrir les recommandés, s'inscrire à Pole Emploi, chercher du travail, etc. Mais sa vie ne tourne qu'autour de la drogue.
Vous parlez des sorties et loisirs de votre fils. Le mien n'a aucun autre "loisir" que chercher de quoi se piquer...

A modérateur:
Si c'est si difficile de le laisser se débrouiller 100% seul, c'est que je SAIS qu'il fait des choses illégales, immorales et dangereuses pour se procurer sa drogue. Et il est déjà confronté à de sérieuses difficultés.

J'ai aussi penché plusieurs fois pour le laisser se débrouiller, et tant pis s'il contracte VIH, Hépatite C, tant pis s'il se fait dézinguer par les victimes de ses arnaques ou par le dealer qu'il aura embrouillé, tant pis s'il tue quelqu'un en vendant sa fausse dope (pour en acheter de la vraie), tant pis s'il meurt d'une OD pour avoir bricolé un mélange dégueulasse, tant pis s'il se retrouve dans un film porno, s'il se fait violer, ou s'il finit en prison où, addict à mort, il se prostituera pour avoir sa dose.
Tant pis.
Après tout, je ne suis pas lui. Je ne suis que sa mère. Chacun son destin, nul ne peut secourir quelqu'un qui ne veut pas se secourir, le déclic viendra de lui, etc. etc..etc.

La théorie je la connais, mais elle est bien difficile à tenir sur le long cours...

En tout cas, je vous remercie pour vos avis que je vais continuer à méditer.

Merci!

Pepite - 18/11/2021 à 15h26

Bonjour Djoulia,


Je vous remercie du fond du coeur pour tout ce que vous venez d'exprimer.
Je comprends tant ce que vous racontez, vous vous sentez responsable et vous vivez dans la peur permanente qu'il commette l'irréparable, qu'un jour on vous annonce donc une tragédie ou un drame le concernant.

Je suis passée par votre colère et votre désespoir, j'ai frappé à toutes les portes, j'ai rencontré tous les professionnels et il n'y a pas d'autres solutions que cela vienne de nos enfants que nous avons tant aimé, tant encouragé, tant soutenu.
Je sais combien c'est douloureux d'être impuissante, je vous écris et les larmes me montent parce que je ne vis plus rien d'agréable avec mon fils. C'est comme un deuil.
Néanmoins ils sont encore en vie et l'humain change, c'est à çà que je m'accroche et à nous souvenirs du passé. Je me tiens prête à répondre présente lorsqu'il aura besoin de moi pour un projet de vie. A ce moment là nous reprendrons nos liens d'attachement.

Djoulia, je suis en rémission d'un cancer, j'ai été profondément atteinte par ce malheur. J'espère vivre suffisamment longtemps pour profiter d'une autre relation mère fils même si la tragédie est possible.

Il n'y a pas d'autres solutions que vous preniez soin de vous, de votre coeur de maman bien éprouvé et de la belle personne que vous êtes.
Non, vous ne pouvez pas, plus continuer à participer à sa déchéance.

J'avais ouvert un post "fils de 25 ans qui prend beaucoup de cannabis". J'ai assez réagi sur les forums si cela vous dit de me lire.

Venez ici exprimer toutes vos angoisses, vos peurs.

Prenez soin de vous Djoulia,

Bien à vous,

Pépite

Djoulia - 18/11/2021 à 23h03

Pépite,

Je vous remercie à mon tour pour votre témoignage poignant.

Néanmoins, pour être tout à fait honnête, je dois vous dire que je ne me reconnais pas dans ce que vous projetez sur moi, car, Dieu merci, je ne vis pas dans une peur permanente.
En revanche, c'est bien vrai que c'est dur de se savoir impuissante, et dans le cas qui m'occupe, de devoir choisir entre peste et choléra...

Là où je vous rejoins c'est dans le potentiel de changement que nous avons tous·tes, et son jeune âge, qui me fait, à moi aussi, espérer retrouver un autre garçon, grandi, tiré d'affaire.
Mais mon optimisme viscéral est contrarié par des questions "intellectuelles" : "et même s'il s'en sort, ce sera dans combien de temps et dans quel état?" "Aura-t-il brûlé toutes les belles cartouches qu'il avait au départ?" (c'était un garçon très brillant, promis à tous les bonheurs: pro, perso, ...)

S'il en sort vivant, j'estimerai qu'on a de la chance.
S'il en sort libre (par opposition à la prison) et sain d'esprit, j'estimerai qu'on a une baraka incroyable!

Bref.

En attendant, merci à tous·tes, ces témoignages m'ont aidée à faire pencher ma balance vers le "pas d'argent".
...Jusqu'à ce que je doute à nouveau... :/

Pepite - 19/11/2021 à 16h51

Bonjour,

Revenez ici lorsque vous montrez des signes de faiblesse.

Moi aussi j'ai alimenté puis stoppé puis recommencé. Tant qu'il trouvera des excuses à sa consommation, il continuera.
En revanche il n'y a pas de raisons à cela. Aucunes.

Le chemin du bonheur est possible, c'est une question de choix. On peut recycler son malheur en modifiant ses représentations.

Je vous souhaite des jours meilleurs.

Bien à vous,

Pépite

Djoulia - 19/11/2021 à 23h05

Bonsoir Pépite,

Merci beaucoup pour vos encouragements.
Moi aussi je vous souhaite le retour de la paix dans votre vie.

Si vous avez encore l’énergie, je veux bien que vous m’expliquiez votre phrase: « tant qu’il trouvera des excuses ... », je n’ai pas compris de quelles excuses vous parlez.

Merci!