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Diabete et drogue

Par Renarde

Bonjour, j ai appris il y a qq jours que ma fille 27 ans consommait régulièrement de la cocaïne et de l ecstasy. C est parce que je l ai retrouvee en coma diabetique, elle n avait rien mangé de puis 72 heures ni fait ses piqûres. Et partout chez elle les traces de sa consommation de drogues
C est le 2e fois en un mois qu elle se retrouve aux urgences.
Laseule chose qu on me dit à drogue info services c est : elle est majeure, vous ne pouvez rien faire.
Il me reste donc à attendre qu elle meure d un dernier coma diabétique?

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12 réponses


Moderateur - 27/12/2021 à 11h51

Bonjour Renarde,

S'il n'est pas possible d'obliger votre fille à se soigner de la cocaïne si elle ne le souhaite pas, il est peut-être possible d'entrer dans une démarche de réduction des risques pour elle. Cela va dépendre un peu de la marge de manœuvre que vous avez avec elle pour dialoguer et s'il est possible de passer un contrat entre vous (ou entre votre fille et un tiers de confiance, si c'est plus facile pour elle).

Si je comprends bien la situation son coma diabétique est dû au fait que sa prise de cocaïne et d'ecstasy interfère avec son traitement pour le diabète. A ce moment-là ce dont il faut parler en priorité c'est de comment faire en sorte que, malgré ses consommations de drogue, elle n'arrête pas son traitement et qu'elle ait les repas qu'il faut pour ne pas retomber en coma.

Je ne sais pas ce qui est possible pour vous mais je vous inciterais donc plutôt à entamer le dialogue sur les moyens de vous rassurer pour qu'elle ne retombe pas en coma. Dites "je", évitez le "tu" qui a vite fait d'être accusatoire. Partez de votre besoin d'être rassurée mais aussi très concrètement de ce qui, pour elle, l'empêche d'être compliante (c'est-à-dire de suivre correctement) avec son traitement (hors de la cocaïne ou de l'ecstasy). Son souhait n'est probablement pas de ne pas prendre son traitement ou de ne pas manger mais peut-être "oublie-t-elle" ou est-elle confrontée à des difficultés pratiques pour y arriver. Il faut enquêter calmement pour le savoir et trouver les petites choses concrètes qui pourraient l'aider. Par exemple cela pourrait être que vous vous mettiez une alarme au moment où elle est censée faire son injection pour l'aider à la faire ou le lui rappeler. Elle peut aussi exprimer un ras-le-bol par rapport à son traitement et là il s'agirait de pouvoir l'aider à l'exprimer.

Le point le plus délicat est celui des repas car oui, là, la cocaïne et l'ecstasy sont un problème : c'est un produit coupe-faim. Peut-être faut-il instaurer des rituels de repas avec elle, lui faire les plats qu'elle préfère, l'aider à faire ses courses et en tout cas la sensibiliser à cet effet coupe-faim qui lui porte préjudice. Il vaut mieux une alimentation légère mais régulière que pas d'alimentation du tout dans son état. Dans la discussion avec elle essayez de voir quels sont vos leviers pour l'aider à se réalimenter régulièrement. Les conseils d'un médecin sur la gestion de son traitement et de son alimentation, sur d'éventuelles adaptations compte-tenu du contexte seront peut-être utiles également.

En entrant dans ces petites choses concrètes qui réduisent le risque de coma vous aurez une relation un peu différente avec votre fille. Elle sera peut-être au bout d'un moment plus en confiance pour parler de son mal-être, des difficultés qu'elle rencontre qui la conduisent soit à la drogue ou qui sont causées par elle. En tout cas elle sentira sa valeur à travers vos efforts et vos yeux et cela lui donnera certainement le courage, le moment venu, pour remettre en cause sa consommation. Si d'autres personnes autour de vous peuvent aussi vous aider et l'aider c'est important. Essayez de ne pas vous retrouver toute seule à porter ce problème.

Courage,

le modérateur.

Renarde - 27/12/2021 à 13h35

Merci de votre réponse. Bien sûr quand elle est à la maison, je peux veiller à ses besoins. Ce sont les WE de fêtes avec consommations quand au bout de 48h sans manger ni dormir qu'elle s'écroule et n entend pas le bip de l'alarme. Ou a perdu son lecteur...
Elle a accepté il y a qq mois de revoir sa psy qui l a suivie il y a qq années. Mais celle ci est loin de chez nous et les consultations se font par téléphone. C est déjà ça. Mon fils m'aide. Il y a évidemment une grande fragilité au départ qui explique la drogue plus la mort récente de son père...
Enfin un ami sûr va l accompagner pour une consultation d addictologie.
Cela me soulage un peu car le huis clos était extremement violent : cris, insultes, chantages...
C est pour yous les parents, un cauchemar quotidien.

Moderateur - 27/12/2021 à 15h18

Bonjour,

Nous comprenons très bien comment le huis-clos peut être violent. C'est là qu'il est important d'être plusieurs et de pouvoir se passer le relais. C'est donc positif que votre fils et un ami puissent vous aider aussi.

Connaissez-vous ses amis avec lesquels elle sort le weekend ou auriez-vous la possibilité de les connaître ? Ce sont eux qui peuvent prendre le relais quand elle part en fête. Ce n'est pas parce qu'ils se droguent avec elle qu'ils sont nécessairement insensibles aux nécessité de faire de la réduction des risques pour son bien. Les informer des états dans lesquels elle s'est retrouvée en ne prenant pas son traitement et en ne mangeant pas et les informer sur ce qu'il faut qu'elle fasse a minima pour ne pas retomber en coma (ils ne connaissent pas forcément le diabète) peut leur permettre d'agir.

Cordialement,

le modérateur.

Renarde - 27/12/2021 à 15h56

Aprés que je l'ai trouvée lundi, j ai pris dans son téléphone les numéros des contacts dont j avais entendu parler et je les ai tous avertis de la gravité de son état. Quelques uns m ont répondu.
Mais dans ces fêtes, il y a tellement de monde et des gens toujours différents ...
En tout cas, je vous remercie de votre écoute et de vos conseils. C est important de se sentir moins seule .

Pepite - 29/12/2021 à 15h06

Bonjour Renarde,

Votre fille a une maladie chronique grave. Depuis quand ?

On ne peut pas traiter une cause = un effet même si je comprends votre désarroi.

Avec mon expérience, étant en ALD, et mère d'un garçon qui se drogue, entre autres, je ne peux que mettre le doigt sur la souffrance éprouvée par vous 2.

Par moment j'en ai marre d'être malade. Mes idées peuvent être très sombres. Ma rémission qui est une chance que beaucoup n'ont pas, n'enlève pas le stress de la récidive.
Elle, elle supporte des contraintes au quotidien que vous connaissez sans en mesurer leur portée. C'est normal.

J'ai compris qu'au travers de ces substances, ces personnes qui souffrent, cherchent à se déconnecter de leur corps ou de leur mental qui les oppressent...
Ce n'est évidemment pas la solution parce qu'elles y laissent leur santé bien fragilisée et qu'elle peuvent y laisser aussi leur vie.
Les substituts aces produits toxiques existent comme la marche, l'écriture, la parole, le sport, une association, un projet...

Des solutions il y en a et elles demandent du temps, des efforts dans un milieu favorisant. Acceptez aussi les erreurs, les échecs pour avancer. Petit pas par petit pas pour cheminer autrement.

D'abord votre fille doit se sentir sécuriser pour livrer ce qu'elle ressent. Etes-vous en mesure d'accueillir avec bienveillance ses pensées ? Y a t'il quelqu'un dans son entourage pour cela ?

Ensuite elle doit changer d'environnement. Pour cela un travail sur elle est indispensable. A t'elle des projets ? Qu'est ce qu'elle aime ? Donne t'elle du sens à ce qu'elle vit ? Quelles sont ses valeurs ? Ses attentes ? Qu'est ce qui compte pour elle ?

Trouver aussi un bon psychiatre qui pratique l'EMDR pour l'aider à exprimer ce qui lui pèse.
Pour la gestion du stress, de l'anxiété, la méditation de pleine conscience, la respiration sont efficaces ainsi que la marche.

Enfin, vous. Vous êtes aidant. Je vous invite à contacter l'UNAFAM pour vous documenter et éventuellement solliciter gratuitement un psy par téléphone quand votre soupape explose.
Fabuleuse au foyer accompagne également et gratuitement les aidants par le biais d'un groupe social.

Sur ce dernier point, j'invite votre fille à intégrer un groupe de paroles de diabétiques pour partager ensemble ce qu'ils ressentent. Elle sera comprise.

Dans toute cela Renarde, faisons avancer notre culture. Parlons de ce qui nous arrive, dédiabolisons nos blessures inévitables de l'existence.
Discutez en avec vos proches. Elle doit être soutenue et entendue par eux sinon à quoi servent ils ?

Ecoutez B Cyrulnik, porte-parole de la résilience pour vous réconforter dans cette épreuve.

Je vous ai bombardé d'informations. Je ne devais revenir qu'en 2022 ici pour répondre. Mais votre SOS m'est venu des étoiles.

Prenez soin de vous,


Pépite

Renarde - 29/12/2021 à 17h48

Merci de votre message. Oui les contraintes du diabète au quotidien sont terribles. Elles les subit depuis qu elle a 4 ans. Elle a aussi depuis toujours des troubles du comportement avec des crises de rage trés violentes.
Elle a participé jusqu a la fin de l adolescence aux activités de l'AJD avec les diabétiques de son âge. Nous, mon fils et moi, l'écoutons et essayons de l aider avec bienveillance malgŕe ses crises de violence. Elle a pris rv dans le service d'addicto dans le même hôpital qui la suit pour le diabète.
Elle souffre surtout de sa solitude amoureuse avec des échecs répétés.de la mort récente de son père.
Oui, il faudraitqu elle change de milieu mais elle n a pas bcq de posdibilités car elle aime le sport et danser mais n aime ni la lecture, ni le ciné, ni les discussions...
Oui, c est un long chemin à petit pas...
J ai les coordonnées de l Unafam ainsi que d autres lieux d écoute car je suis épuisée et ne peux plus vivre en fait tant je suis angoissée.

Pepite - 29/12/2021 à 18h56

Bonsoir,

Ecoutez via ses conférences YouTube ou lisez B Cyrulnik et venez ici partagez votre ressenti.

Merci pour votre diligence et pour toute ce que vous faites pour elle.

Je vais vous lancer ceci : a t'elle eu une évaluation TDAH ?
Je vous dis cela parce que je pense que mon fils a ce trouble et que cela expliquerait (en partie) ses comportements et surtout ses conso ?

Que fait elle dans sa vie pro ?

Elle aime danser, c'est super. Qu'elle trouve le moyen de s'exprimer avec son corps. C'est important.

Ensuite l'acceptation de sa maladie l'aidera à s'épanouir plutôt que de se détruire.
Ma jeune nièce et ma tante ont eu des enfants, se sont mariées malgré le diabète. J'en ai fait du gestationnel et je sais ce que c'est à éprouver.

Elle doit donner du sens à sa vie et se décentrer de ce problème. Pour cela, qu'elle développe l'empathie face aux difficultés que rencontrent les autres.
Je pense à Croizon, amputé des 4 membres et qui donne de l'espoir à tous ces jeunes qui ont perdu leurs membres dans leur pays en guerre.

Sa maladie, elle peut la recycler en créant un groupe de paroles dans sa ville. Qu'elle s'implique dans un projet.

Pour vous, vos proches, faites vous aider, c'est indispensable.
Dites lui aussi combien tout cela vous éprouve mentalement et que vous avez de temps en temps besoin de souffler pour l'aider ensuite.

Apprenez à prendre soin de vous. Mettez des silences dans vos rythmes.

Avec toute ma bienveillance,

Pépite

Renarde - 30/12/2021 à 13h16

Merci de vos encouragrments, Pépite.

Pepite - 30/12/2021 à 15h56

Bonjour Renarde,

J'espère lire ce qu'il se passe dans votre cœur.

La culpabilité est mauvaise conseillere. Le recul aide beaucoup.

Bien à vous,

Pépite

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