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Vos questions / nos réponsesBonjour
Je suis la maman d’un jeune homme de 23 ans ( j’en ai 43).
Après une enfance marquée de traumatismes malgré l’envie de le protéger au maximum, mon fils a commencé à consommer à l’âge de 15 ans. Il a consommé lors d’une fugue. J’avais tout fait pour le sortir de son enfer, juge des enfants, éducateurs… Il était logé chez une amie puis dans la rue. Et après avoir fumé du cannabis il a pris du lsd, ecstasy, cocaine et héroïne qu’il sniffait ou fumait je ne sais pas exactement mais pas en seringue ( desolee je suis novice). Après deux ans de fugue, il est revenu ( il était en Suisse).
Je lui ai trouvé un appartement.
Il a travaillé.
Mais il consommait beaucoup d’alcool. Même alors qu’il travaillait, il m’a dit boire tous les soirs et en grande quantité.
Puis 2 mois de prison pour une bagarre dans la rue ( mais il était juste présent, n’a pas participé, même les gardiens de prison ne comprenaient pas ce qu’il faisait en prison). Donc deux mois d abstinence. Il ne sortait pas de sa cellule. Est resté au quartier des arrivants.
Puis de nouveau un travail. Puis après l’alcool, il a pris de la cocaine.
Et en août l’année dernière, je suis partie en vacances avec ma famille ( il a deux petites sœurs de 16 et 5 ans) et là ça a été la descente aux enfers. Cocaine ++++++ .
Et le mois dernier il est venu à la maison me disant qu’il entendait des voix mais qu’il pensait que c’était dû à sa grande consommation d’alcool ou de cocaine.
3 jours après il arrivait chez moi en voiture totalement délirant mais c’était effroyable !!! Méchant, absolument plus dans la réalité.
J’ai appelé le samu, le lendemain il était hospitalisé en psychiatrie. Mais pas à sa demande.
Il y est resté une semaine.
La psychiatre m’a dit qu’à 99% le délire était dû aux toxiques.
Le jour où il est sorti il délirait encore +++ alors qu’il arrivait à se tenir devant les médecins.
Moi je me disais qu’il était schizophrène, loin de moi l’idée qu’il soit toxicomane.
Et avant hier ( après plusieurs autres délires mais ponctuels) je suis allée le voir. Il faut savoir qu’il vit dans une très grande précarité ( location d’une garage il vit dedans sans eau sans électricité sans chauffage) et refuse d’avoir un appartement.
Quand je suis arrivée il était comme il est parfoi quand il délire : tout voûté le visage bizarre et surtout encore délirant ++++ . 2heures avec lui, 2h de délires NON STOP!
Épuisant, démoralisant et cauchemardesque pour une maman.
Quand je l’ai laissé il m’a envoyé un message me disant « désolé d’être relou, je suis toujours tout seul j’ai besoin de m’amuser » ( il n’a aucun ami, et ça depuis des années). C’est ce sms qui m’a fait douté de mon idée de schizophrenie ????
Surtout que le lendemain il était encore délirant, marmonnant ( il parle la bouche fermée c’est très particulier) mais beaucoup moins que la veille et hier adapté et normal.
Les rares personnes qu’il voit me disent qu’il fait très fatigué ( en même temps il dort dans le froid). Et je confirme il faut presque plus vieux que moi sur certains jours ????
Je suis totalement désemparée de savoir mon fils pris dans des démons. Il refuse toute aide ! L’hospitalisation n’a aboutie à rien du tout, il a refusé la proposition d’aide en addicto disant qu’il savait se gérer. Il me répète qu’il n’est pas malade ( je suis infirmière libérale) .
Je vais voir un psy depuis 1 mois, impossible pour moi de gérer tout ça toute seule.
Pensez-vous qu’il y a des drogues qui font délirer comme ça? Il est tout courbé quand il est délirant, il parle la bouche fermée et parle tout seul. Puis plus rien.
Drogue? Schizophrenie ?
Je vis un véritable cauchemar.
Comment aider mon fils??
Merci de votre aide.
Bonjour Sopimale,
Bienvenue sur ce forum.
J'ai lu et relu votre récit. Mon fils aussi a eu des comportements troublants. Il est passé lui aussi par des environnements précaires jusqu'à se retrouver dehors avec une tente.
Je comprends vos inquiétudes pour la schizophrénie pour laquelle je me suis également posée cette question. A ce moment là il consommait beaucoup.
J'ai cherché maintes et maintes fois des raisons mais y en a t'il face à la consommation de produits qui provoquent le délire ?
Nos enfants souffrent et sont rentrés dans un engrenage délétère pour leur santé, pour leur développement. Ils sont prisonniers de leurs produits et ils s'y soumettent.
Alors y a t'il des solutions ?
D'abord cela demande de l'énergie, du SOUTIEN et surtout du temps. Dans ce programme d'accompagnement, si c'est cela que vous souhaitez, incorporez des vacances régulières que j'appelle émotionnelles pour lâcher prise, mettre une distance.
L'environnement est important car l'humain a besoin d'un autre pour être lui-même.
Perso j'essaie de trouver un équilibre entre mes possibles et sa part à lui. Je m'accroche à mon cadre qu'il essaie de contourner.
J'essaie de voir les petits pas chaque jour, les petites victoires du quotidien même insignifiantes.
Remettre en scène les souvenirs heureux communs et les leurs.
Venez ici échanger, continuez vos séances avec un psy mais surtout prenez soin de vous.
Bien à vous,
Pépite
Bonjour Sopimale,
Il n'est pas possible de poser une diagnostic de schizophrénie à distance mais oui il n'est malheureusement pas rare que drogue et schizophrénie puissent aller de paire. En général dans cette situation la drogue, qui a souvent une "utilité" pour la personne, n'est néanmoins pas d'un bon présage pour l'évolution de la maladie. Par exemple la consommation de cannabis peut favoriser des crises de délire ou la consommation de cocaïne favoriser la paranoïa.
Pépite vous donne de bons conseils. Si vous souhaitez pouvoir l'aider prenez déjà soin de vous. Il va y avoir des périodes de "délire" mais aussi des périodes de mieux. En prenant soin de vous vous permettez de tenir la distance car c'est un problème qui pourra mettre du temps à s'améliorer.
Les 2 heures que vous avez passées avec lui vous font souffrir mais soyez certaine qu'elles sont importantes. Maintenir le lien et un lien avec la réalité est ce qui peut l'aider. Votre amour de mère est un réconfort pour lui, quel que soit son état psychologique. Vous n'avez peut-être pas l'impression de l'aider mais vous le faites.
Si j'ai un conseil à vous donner c'est peut-être d'essayer de mobiliser les personnes qui, autour de vous et de lui, peuvent également aller le voir et maintenir un lien avec lui. Des personnes qui, je l'espère, seront aussi une ressource pour vous, un soutien.
Cordialement,
le modérateur.
Bonjour Pépite, Bonjour Modérateur
Merci pour vos retours. Et désolée de l'absence mais les jours passés ont été particulièrement difficiles.
Mon fils m'a appelé mardi soir à 22h30 me demandant de l'hospitaliser, qu'il était en crise d'angoisse, que ca n'allait pas. Je me suis déplacée, je suis restée jusqu'à 2h du matin car il voulait aller à l'hopital puis les voix lui disaient que non. Je pense qu'il n'avait pas consommé car pas dans le même état que la dernière fois ( courbé, le regard fixe, les mâchoires serrées et une logorrhée importante). Il était dans un état de souffrance extrême. Il a fini par dire qu'il n'irait pas à l'hopital. Je suis rentrée chez moi en le laissant dans sa souffrance. Horrible!!! J'ai dormi deux heures, perdu un kilo en une journée. C'est terrible pour une maman de savoir son fils dans cette souffrance.
Je vais voir un psy, j'essaie de prendre soin de moi, mais aussi et surtout pour ses soeurs qui sont à la maison.
C'est la mise à distance qui est difficile pour moi même si je pense que parfois elle s'impose à moi. Un énorme sentiment de culpabilité.
Je maintien le lien, je lui dit combien je l'aime. Que je vais le sortir de là. J'espère qu'il va prendre conscience de l'aide dont il a besoin.
Je me sens terriblement seule dans les moments difficiles, même si j'ai des supers amies, je me sens seule à combattre le mal qui le ronge.
Merci pour votre bienveillance . Merci.
Bonjour Sopimale,
La culpabilité montre votre responsabilité et c'est un sentiment normal. Pourtant elle n'est pas justifiée et elle ne solutionne rien. Je vous en prie, mobilisez votre énergie positivement, pour vous, pour lui et pour votre entourage.
Moi aussi j'ai eu peur de le perdre car c'est à cela que vous pensez, n'est ce pas ? Vous avez peur qu'il meurt.
J'ai eu longtemps cette angoisse jusqu'au cancer qui m'a définitivement mise face à la mort.
Je ne vais pas vous rassurer car elle fait partie de la vie, pour moi elle est devenue une étape. Je vais juste vous proposer de la regarder puis de l'accepter car elle ne dépend pas de vous.
Vous faites de votre mieux, vous êtes formidable.
Alors lâcher prise Sopimale, pour vous, pour lui et pour toutes celles et ceux qui comptent pour vous.
Prenez soin de vous, c'est la clé.
Pépite
Merci de tout mon cœur Pépite car vous me comprenez plus que quiconque…
Vos mots sont exactes. Tous. Oui j’ai peur qu’il meurt, qu’il finisse mal…
Je crains aussi de me déclencher quelque chose ( et vous me voyez sincèrement désolée que vous ayez eu à affronter cette maladie). J’ai déjà perdu presque 6 kilos en deux mois, mais l’appétit me manque lors des phases aiguës de mon fils…
Je vais essayer, je me dois visiblement, d’être forte, de prendre soin de moi et aussi pour ses petites sœurs à la maison.
Il voulait venir à la maison d’ailleurs, j’ai refusé. Je m’en veux , je suis écartelée entre l’aider et protéger ses petites sœurs ( la dernière à 5 ans) mais je travaillerais tout cela avec le psy. Et le lâcher prise….ça c’est dur pour moi mais au quotidien déjà !
Merci, mille mercis, sincèrement.
J’espère que vous, vous allez mieux…
Bien à vous.
Bonjour Sopimale,
Votre ambivalence est normale. Mais restez le cul entre deux chaises vous met dans une situation inconfortable.
Ce serait bien qu'il ait un logement. Le mien est dans un FJT à 10 minutes en voiture. 1/4 h vélo.
Pouvez-vous voir pour ce type de structure ?
Le CSAPA, les travailleurs sociaux ?
6kg en 2 mois. Vous aviez besoin de les perdre ?
Oui laissez sa santé ne résout rien et ne les aide pas. Je vais bien, merci.
Par contre prendre soin de soi c'est leur apprendre aussi que s'occuper de soi est important pour son bien-être.
Si vous vous maltraitez alors il modélise ou vous validez ce comportement.
C'est ce que vous voulez ?
Je vous propose une sorte de recette qui équilibre votre vie. Un bon et beau gâteau avec une part pour les filles, une part pour lui, une part pour vous...
Chacun a droit à sa part.
Je n'ai rien lu sur le conjoint, le père. Qu'en est-il ?
Pépite
Bonjour,
Je viens aux nouvelles,
Pépite
Bonjour Pépite
Désolée la semaine dernière était ma grosse semaine de travail. Quand c’est comme ça je travaille tous les jours du lundi au dimanche de 5h à 19h30….ça me laisse peu de temps pour autre chose.
Il est allé chez son père. C’est un père un peu bancale mais bon il a accepté son fils. Après je ne suis absolument pas sereine et je sais que ça ne va pas tenir.
Mon fils refuse tout foyer, il ne veut pas se mélanger aux autres…
Il refuse l’aide de tout le monde…sauf le mien! Il m’épuise. Vraiment.
La il m’en veut de ne pas l’avoir pris chez moi, de refuser de lui prêter ma voiture. Il m envahit avec ses messages, ses reproches.
La semaine passée j’avais « verrouillé » tout accès à mon esprit car ma semaine est épuisante et je ne peux pas être parasitée, là vie des patients est en jeu. Aujourd’hui premier jour de repos, 3h d’échanges sms pour lui trouver une voiture, pourquoi pas la mienne alors que j’avais dit oui ( sous couvert de l’assurance mais il est malusé donc c’est non), il tient des discours ambivalents ( non j’avais pas pris de cocaine alors que la semaine dernière il le confirmait) .
J’avais décidé de prendre soin de moi. De prendre du recul er aujourd’hui il est venu tout faire écrouler. Je m’en veux d’avoir accepté ces échanges trop longs de sms, j’aurais dû stopper avant. C’est mon travail avec le psy.
Je ne suis pas contre l’aider, je suis sa maman, c’est normal, mais honnêtement aujourd’hui il m’a épuisée psychologiquement et ce soir j’ai le moral à plat. D’ailleurs j’ai bloqué son numéro et celui de son père pour ce soir et je ferais pour tous les autres soirs car je ne veux pas être polluée avant d’aller dormir…
Bref ça allait la semaine dernière car pas trop de nouvelles et là en une journée tout est reparti
Bonjour SOPIMALE,
Comment ça va ?
Ne me répondez pas de suite. Je vous demande de vous poser, quitte à ce que ce soit dans votre voiture, seule.
Vous fermez les yeux, vous vous concentrez sur votre souffle. Un moment pour vous connecter à vous.
Puis vous prenez la météo de votre coeur.
Que se passe t'il en vous ?
Pépite
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