Bonjour, Mon beau frère a arrêté de prendre de la drogue car il ne travaille plus, s'est fait retirer son permis et vit à la campagne, loin de tout. Cependant il vient de nous avouer qu'il nous a volé il y a quelques mois de l'argent pour acheter de la drogue. Même si les relations entre mon conjoint et son frère ne sont pas excellentes, mon conjoint ne s'est pas énervé et lui a demandé de le rembourser quand ce serait possible. Depuis cette révélation, mon beau-frère ne fait qu'envoyer des messages odieux à mon conjoint : " je vois que tu n'as pas été touché alors que j'ai failli mourir", "qu'est ce que toi tu as fait de bien dans ta vie", etc ... Nous savons qu'en ce moment, sans drogue, isolé (même si il vit avec sa mère qui travaille la journée) doit être difficile mais que répondre ? Fait il ignorer pour se protéger ? L'orienter vers des spécialistes quitte à attiser sa colère ? Nous sommes assez démunis. C'est une personne violente, qui ne mâche pas ses mots, qui ne souhaite pas se remettre en question.. que devons nous faire ? Merci

Mise en ligne le 06/05/2024

Bonjour,

Nous tenons tout d'abord à nous excuser pour le délai de réponse. Nous faisons face à un nombre très important de messages.

Vous évoquez les rapports tendus entre votre conjoint et son frère, ancien consommateur de drogues, très isolé socialement.

Nous tenons à saluer la bienveillance avec laquelle vous avez accueilli l'annonce du vol d'argent. Votre beau-frère a fait preuve de courage en osant vous dire la vérité, et en privilégiant le calme et le dialogue, vous lui avez montré que malgré tout, vous comprenez bien la complexité de l'addiction.

Cependant, se montrer compréhensif ne signifie pas tout accepter. Vous avez le droit de poser des limites dans votre relation, en particulier si votre beau-frère est agressif.

Nous ne doutons pas que l'isolement géographique et social dans lequel il est plongé, ajouté au sevrage "subi", doivent énormément peser sur son moral et son humeur. Il n'est sans doute pas encore en état de reconnaître que ses griefs sont possiblement infondés. Néanmoins, vous n'avez pas à subir ses reproches ou son agressivité.

Il vous est possible de tenter d'apaiser la situation, en mettant en avant que vous cherchez avant tout à le soutenir dans son parcours, par exemple. Il n'est pas forcément utile de reprendre chaque accusation pour les déconstruire ou apporter votre point de vue, cela risquerait d'escalader les tensions.

N'hésitez pas à signifier vos limites, en rappelant les modalités de votre soutien: par exemple: des contacts plutôt par téléphone (pour éviter la mésinterprétation de l'écrit), ou en ne répondant pas aux messages agressifs et en proposant de le recontacter plus tard ("J'ai l'impression que tu as passé un mauvais moment hier, veux-tu qu'on en parle ?", "Je sens que ce n'est pas forcément le meilleur moment pour discuter calmement, es-tu d'accord pour qu'on en reparle plus tard ?" par exemple).

Effectivement, vous pouvez tout-à-fait lui proposer de se rapprocher d'un soutien extérieur, quand il ne va pas bien. Vous pouvez lui suggérer de contacter notre équipe: notre service d'écoute est ouvert tous les jours sans exception, de 8h à 2h (au 0 800 23 13 13, appel anonyme et gratuit), ou encore SOS Crise dont nous vous joignons le lien en bas de page.

Gardez en tête que ces messages sont le symptôme d'un profond mal-être. Vous n'êtes pas la cible de sa rancoeur, mais un moyen de l'évacuer. Et bien que le fait d'être dans son entourage vous expose à des situations éprouvantes du fait de son parcours avec l'addiction, vous n'êtes pas non plus un déversoire. Vous avez le droit de prendre un peu de recul si vous en ressentez la nécessité.

Même si votre beau-frère traverse une période compliquée, cela ne doit pas vous priver de vivre votre vie, avec votre mari.

Nous espérons avoir pu vous apporter quelques éléments de réflexion.

Notre équipe reste disponible pour échanger davantage, en cas de besoin.

Nous vous souhaitons une bonne continuation.

Bien cordialement.