Forums pour l'entourage

vos propres ressentis svp?

Par Profil supprimé

je souhaite aider au mieux mon fils et cherche des pistes pour comprendre et pour me comporter.

dans "aider-être aidé" la sous-rubrique "je suis un parent" donnent des infos précieuses mais qui concernent surtout les ados. Dans "je suis un proche -, la sous-rubrique " comment me comporter" est vide.

En tout cas, ça m'aiderait bien d'avoir votre avis ,jeunes ou moins jeunes (et bien sûr celui de vos parents) - sur ce que vous ressentez notamment vis à vis de votre famille, vis à vis de vos fournisseurs, de l'argent, du produit, des autorités, etc

Mon fils est sous méthadone depuis plus d'un an. Il a commencé à fumer vers 13-14 ans, est passé à l'héroïne je ne sais quand exactement, peut-être depuis 6 ans. Il a toujours ou presque vécu de revente.
Il est actuellement hospitalisé après un "clash" pyschologique et une TS, dûs à un ensemble d'évènements qui se sont précipités, et à une accumulation de souffrances depuis des années.
Peut-être y a-t-il autre chose, mais pour l'instant il est en observation.

Bcp de choses me posent questions: quelle est la distance à garder entre mon fils et moi?
qu'est-ce qui peut lui paraître intrusif de ma part?
comment ne pas lui faire porter ma propre angoisse?
quel est le poids de son éventuel sentiment de culpabilité?

De quelles natures peuvent être ses peurs? (pour son avenir, pour moi, par rapport aux autorités police/justice, par rapport aux trafiquants etc)

est-ce que cette soudaine perte totale de la maîtrise des choses peut lui être bénéfique?
etc etc

Si vous voulez bien m'exprimer ce que vous mêmes ressentez ou avez ressenti, je sais que ça m'aiderait.

je vous en remercie bcp et je vous souhaite de bonnes et belles journées à venir.

14 réponses


Profil supprimé - 15/08/2011 à 13h41

Bonjour,

Je compatis sincèrement, je connais trop bien cela. J'ai longtemps fréquenté des hp, et j'ai pu voir et apprendre...
Parmi mes amis. Moi aussi, je suis passée par des périodes de grosse dépression, traversée par des idées suicidaires.
Et j'imagine le choc atroce pour vous.

J'ai lu tous vos messages ainsi que la réponse du modo, il a tout à fait raison.
Je me doute que vous êtes dans l'urgence de la situation, la tête pleine de votre fils et ce qui vient de se passer, les questions qui tournent en boucle; mais il faut que vous vous occupiez de vous. En parallèle. Pour justement trouver des réponses à ces questions, avec l'aide d'un thérapeute. Ou un médecin de famille. Avoir un
endroit où vous puissiez poser vos bagages.

Merci pour le mot que tu m'as laissé sur trop contente ! J'espère sincèrement que cela arrivera un jour à ton fils !
Je reste dans le coin en attendant des nouvelles.

courage !

bluenaranja

Profil supprimé - 22/08/2011 à 14h46

Bonjour elorapal !

J'espère sincèrement que cela va mieux - je suppose que ton fils est toujours en
hospi ?
Je voudrais aussi te remercier pour tous tes gentils messages, cela fait toujours plaisir d'avoir un retour, et je ne m'attendais pas à tant d'enthousiasme !
Dis-moi, as-tu essayé la thérapie familiale ?
Parce que j'ai l'impression que tu essaies très fort de comprendre ton fils, et que tu te reproches certaines choses - en même temps, on le fait toutes... Sérieux, l'important, c'est de faire de son mieux.

Perso, c'est vrai que la psychologie m'a tellement aidé que je la conseille, évidemment. D'aller voir un psy. Mais de lire aussi, sur le sujet, et sur les divers fonctionnement humain. Cela aide à mieux nous comprendre.
Je pense que ton fils devrait faire une thérapie, s'il en a envie, pour renouer les fils de sa vie.
Et en plus, une fois par mois, vous retrouvez pour parler chez le psy. C'est juste une suggestion...

En tous cas, plein de pensées positives !
Bonne soirée

bluenaranja

Profil supprimé - 24/08/2011 à 22h03

Merci Blue...
Ca continue d'être très dur Mais je fais chaque jour du mieux que je peux en tâchant de concilier: m'occuper de mon fils /prendre soin de moi.
J'apprends aussi à gérer ma peur.

C'est difficile pour moi en ce moment de parler longuement mais j'ai lu tes messages. Je t'en remercie. Sois sûre qu'ils m'aident à garder courage.
A très bientôt.

Profil supprimé - 15/09/2011 à 16h51

Bonjour Elorapal,

Je suis le modérateur du forum. Je vous ai déjà écrit ailleurs mais ce soir, à la lecture de ce nouveau fil que vous avez créé et de votre demande, je "ressens" le besoin de vous dire/redire deux choses.

La première est que, comme vous l'a dit Bluenaranja, c'est avec le psychologue que vous arriverez sans doute le mieux à trouver les réponses aux questions que vous vous posez.

Le seconde peut paraître contradictoire avec la première. Parfois c'est en ne cherchant pas ou plus de réponses que l'on finit par trouver et que les choses finissent par avancer. Je me souviendrais toujours de ce père que j'ai eu un jour au téléphone sur la ligne Drogues Info Service, qui s'est battu pendant des années pour que son fils se sorte de l'héroïne, qui a cherché et proposé toutes les solutions, qui a cherché à le protéger constamment du "pire", jusqu'au jour où il a dit "je ne peux plus", "je ne sais plus", "je n'ai pas la réponse"... Il a alors laissé son fils partir loin de lui, a accepté qu'il se précarise, a accepté qu'il prenne tous les risques dont il essayait de le protéger. Son fils est allé au début dans la rue mais a rapidement squatté chez des amis, puis, de fil en aiguille (cela a pris du temps), s'est posé des questions, a pu prendre des décisions pour lui et... s'en est finalement sorti. Il est revenu vers ce père, dans un relation différente mais avec gratitude parce que c'est quand même lui qui avait essayé de l'aider pendant toutes ses années sombres. C'est ce dont ce monsieur voulait témoigner au téléphone, tout étonné encore de ce cheminement, peut-être un peu vexé de n'avoir pu lui "sauver" son fils...
Je crois en fait qu'il a réellement aidé son fils le jour où il a dit "ce n'est pas moi qui ait la réponse à ton problème" : à partir de là son fils a commencé à pouvoir avancer...
Je ne dis pas que votre situation et celle de ce père son comparables. Je n'analyse pas vraiment pourquoi je vous raconte cette histoire et je ne vous suggère surtout pas de faire pareil. Mais voilà, cela peut marcher comme cela parfois aussi (avec beaucoup de raccourcis) et je voulais en témoigner auprès de vous.

Cordialement,

Le modérateur.

Profil supprimé - 17/09/2011 à 18h39

merci de reprendre le dialogue.
rompu avec le peu qui me restait de famille. Toute seule. fais le forcing pour des RV médicaux. Heureusement: ma généraliste, très présente et aidante.
mon fils sorti HP vendredi 9, donc une semaine. Sous risperdal- injection retard. Troubles psychiatriques. Diagnostic SCHZPHRN non formulétel quel - "impossible dire à ce stade" dit le psychiatre. mais il est ds ma tête.
peur panique. impossible gérer lui et moi, impossible. Lui: à la fois très affecté par tt ce qui se passe de triste et perturbant (sirènes pompiers, journaux TV, incidents ...) et semble prendre conscience d'une réalité: pas de travail, pas d'appart., pas d'économies, pas de voiture etc, mais de façon exacerbée. Veux tout tout de suite: acheter une voiture neuve, que j'achète une maison (!), vite trouver un emploi.

moi: presque plus d'énergie. Paniquée.impossible aider plus personne.
vais devoir lui fermer ma porte si conversations deviennent trop douloureuses trop conflictuelles.
peur, peur, peur. trop seule. mes frères et soeurs se retirent, effrayés et/ou égoïstes et inconscients gravité situation.

ces derniers jours horribles. rv psy impossibles à avoir en urgence. prochaine disponibilité psychologue: dans 6 mois! psychiatre le 5 octobre.
seulement pu avancer mon rv infirmière psy à lundi 19.
mon fils prochaine injection vendredi 23 + un rv en urgence mardi 20 avec son infirmière addictologie qui l'a trouvé pas bien du tout.

ma généraliste ma prescrit un anxyolitique. je refuse hospitalisation, mon chez-moi me rassure pour autnat qu'il ne soit pas "forcé" par la présence perturbante de mon fils (il vit chez son grand-père, âgé et affaibli)
voilà les données concrètes.

dedans moi: j'attends une catastrophe en espérant quand même qu'elle n'aura pas lieu. souffrance trop grande qu'apaisent le médicament et dormir devant la télé.
toute proche du désespoir sauf une étincelle qui me fait encore ecrire ici, sans savoir ce que j'en attends.

et une question: je n'ai pu reprendre mon ancien identifiant mot de passe (fin 2010) et dû recréer un profil en prenant l'adresse mel de mon fils, or je veux supprimer cette dernière car internet lui fait du mal. N'arrive pas à aller sur "nous contacter". que faire?
merci

Profil supprimé - 18/09/2011 à 15h11

Coucou,

Je suis désolée, sincèrement désolée de tout ce qui vous arrive en ce moment.

Ecoutez, je vais me permettre un avis... Est-ce votre médecin traitant qui vous a suggéré l'hospitalisation ?

Sincèrement, en ce moment où tout s'écroule, j'aurais tendance à l'écouter : si j'ai bien compris, c'est elle qui est la plus investie, et qui vous connait le mieux.Quand tout s'écroule, il faut se raccrocher aux gens qui nous veulent du bien.

Vous dites vous même qu'actuellement vous n'avez pas la force d'aider plus votre fils. Juste la force de tenir, ce que je comprends parfaitement vu ce que vous traversez.

Il me semble que vous refusez d'envisager cette hospi car vous auriez l'impression d'abandonner votre fils.

Dans ces cas-là il faut mettre les choses à plat - évidemment, c'est tellement facile pour moi, derrière mon clavier. Mais j'ai vécu la toxicomanie, et différentes maladies comme la schizophrénie pour avoir eu deux très bons amis qui en souffraient, pour avoir moi-même connu un épisode schizophrénique selon les toubibs, et enfin pour avoir beaucoup traîné mes guêtres à l'hôpital psy.

En fait en revenant des USA, j'étais dans un état pas possible, suite au trauma du viol/séquestration et du crack - d'ailleurs, rien que le crack peut induire des épisodes ou une schizophrénie.
J'ai compris plus tard, en voyant quelles étaient les indications des médicaments qu'ils m'ont donné à l'époque, pendant deux mois il me semble.

A ce moment là, j'étais une boule de haine et de violence, essentiellement tournée contre moi, je ne supportais rien, une attitude menaçante, un couteau pouvaient me mettre dans des états pas possibles, je ne supportais pas de dormir dans un lit, aussi. L'idée d'être suspendue dans le vide, dans le noir, je pouvais pas, je dormais par terre, sur le matelas...
Et je dégoulinais de douleur.

Il me semble - le modérateur nous dira peut être - qu'il y a plein de degrés, et de formes diverses, et chaque patient étant différent, le diagnostic n'est pas si facile à poser.
Ensuite, cela peut être induit par les produits qu'il a pris, ou cela peut être un épisode temporaire.
Donc rien n'est sûr pour l'instant.

Et, pour mettre les choses à plat, comme je le disais plus haut :
Est-ce que vous pouvez changer quoique ce soit à ce qui se passe en ce moment ?

Vous avez pris tous les rendez vous que vous pouviez, votre fils est chez son grand-père, le chemin est "balisé".

C'est peut être le moment de vous éclipser pour reprendre des forces, vous poser. Il faut aussi penser à vous. Pour votre fils aussi, justement !
Profitez en pour faire un break : vous pourrez toujours parler avec votre fils au téléphone, en y allant en hospitalisation libre, dans un pavillon ouvert, pendant dix ou quinze jours.

Là, vous pourrez discuter de tout ce qui vous oppresse, voir un psy, vous recentrez sur vous pour retrouver des forces.
Vous venez de vivre des choses très lourdes et justement, au bout du compte, ce sera peut être une façon de gagner du temps. Une façon d'aider votre fils aussi.
De s'occuper maintenant de vous, pour mieux gérer tout ce qui se passe en ce moment.

Voilà, bien sûr, vous faites ce que vous voulez, ce n'est qu'un avis lointain ! Mais au moins ici vous pouvez dire tout ce que vous voulez sans crainte d'être jugée.

En vous souhaitant des jours meilleurs !

blue

Profil supprimé - 20/09/2011 à 07h54

merci Blue pour ta présence. je veux juste ici apporter qques précisions au cas où le modérateur,ce que j'espère pourra me donner également son avis.

J'ai déjà été hospitalisée en clinique psy. cela ne m'inquiète pas. ce n'est pas tant que j'aurais l'impression d'abandonner mon fils, car de toute façon, j'ai un absolu besoin de me distancier, c'est que je ne me sens pas du tout dans "l'esprit" d'une hospi. j'en ai discuté avec ma généraliste: j'ai besoin d'être dans mon chez moi, de côtoyer des gens "{normaux"} , enfin, je veux dire, pas trop en souffrance, besoin de pouvoir m'occuper des petites corvées quotidiennes et de maîtriser au moins ces choses comme faire la contre visite pour ma voiture, me faire de mini plaisirs, etc ... enfin, rester dans la vie quotidienne même difficile.

voilà, peut-être que j'explique pas bien, et peut-être que ds quelque tps, ce ne sera plus comme ça, mais actuellement voilà ce que je ressens profondément. C'est vrai que, si soudain, tt déborde pour moi et que ss même m'en apercevoir je me retrouve incapable de plus rien absolument plus rien gérer ni mes repas, ni mon sommeil, ni ma souffrance, l'hospitalisation s'imposera. J'essaie juste de rester suffisamment attentive à mon moral, entre autres à l'apparition éventuelle d'idées suicidaires.

n'empêche, tu fais bien d'appeler mon attention sur l'importance absolue de me préserver.

en ce qui concerne l'évolution de l'état de santé de mon fils, il est devenu avec moi de + en + dur, me parlant agressivement. Hier, comme je lui ai opposé des refus, il m'a insulté grossièrement, et m'a donné une bourrade. Bien sûr c'est très bouleversant, non pas seulement les mots et le geste, mais pour ce que cela peut vouloir dire derrière.

(son grand-père - mon père - chez qui il vit, m'indique que avec lui, tt se passe bien. son agressivité semble donc dirigée heureusement exclusivement contre moi)
Je doute qu'il aille à ses prochains RV psy et injection...
(d'où augmentation de mon angoisse) j'espère pouvoir parler de tout ça très vite auprès de soignants.

voilà, succinctement, les nouvelles. merci à toi. Porte-toi bien.amitiés.

Profil supprimé - 20/09/2011 à 12h04

Bonjour,

Merci de m'avoir répondu si vite et de m'avoir rassuré ! J'avoue, sans oser le dire, j'avais peur des idées suicidaires ! Mais vous avez l'air de gérer, et je vous comprends aussi, pour ce qui est de rester à la maison.
L'hôpital psy, c'est un peu le dernier recours.

Une part de moi- tendance bouddhiste- voudrait vous dire de ne pas vous faire de soucis par rapport au traitement de votre fils.
Y penser ne fait que vous faire du mal, comme une plaie que l'on gratte alors que vous ne pouvez rien faire de plus. Attendez de voir le jour J quelle sera sa réaction.
Vous avez fait tout ce qui est en votre pouvoir, il est majeur, vous ne pouvez pas le forcer, ni faire à sa place.

Mais j'ai aussi un fils, et je comprends trop bien.

J'espère vraiment que vous pourrez rencontrer rapidement les soignants qui s'occupent de votre fils. Vous avez visiblement besoin de réponses.

Et vous, est-ce que vous avez un psy pour en discuter justement, en plus de votre médecin traitant ? Ou c'est celui qui ne peut recevoir que dans six mois ?

Bon courage
amitiés

blue

Profil supprimé - 20/09/2011 à 16h11

Bonjour Elorapal,

Ici le modérateur. J'ai énormément de travail mais j'ai bien noté votre demande d'avis. Je n'ai pas le temps de vous faire une réponse détaillée tout de suite mais je reviendrai vers vous dans les jours à venir. Je préfère avoir un peu de temps devant moi avant de vous répondre car là je cours après plusieurs choses à la fois et ce n'est pas bon.

J'ai noté aussi que vous aviez une demande technique : pourriez-vous me dire quel était votre pseudonyme en 2010 (celui associé à votre propre boîte e-mail) pour que j'essaye de vous redonner accès à celui-ci ? Mais plus simplement avez-vous essayé de changer d'e-mail dans votre profil "Elorapal" ?

A bientôt.

Le modérateur.

Profil supprimé - 21/09/2011 à 09h23

merci à ts deux.
je n'osais pas revenir à ma propre messagerie, mais voilà qui est fait. apparemment, le changement est enregistré ds mon compte sans pb. Puis-je néanmoins garder, en plus du nouveau, mon ancien pseudo (même messagerie) qui était "ihtram"?

Je comprends et apprécie que vous preniez le temps de répondre au mieux.
Ds les momens de désespoir, j'ai un besoin avide et immédiat de soutien (l'appel téléphonique peut y répondre, mais pas tjrs aussi bien) mais il et bon aussi, je crois, que je n'ai pas ttes les réponses tt de suite.
Ca m'est infiniment bon de me sentir épaulée; en dehors même des infos et conseils pratiques, très importants, j'ai en effet très besoin que l'on m'aide à activer mes propres ressources. Et c'est pas le moins difficile !!!
amitiés à tous.

Profil supprimé - 21/09/2011 à 14h05

Bonjour Elorapal,

C'est le modérateur.

On vous aurait ainsi annoncé que votre fils serait schizophrène, mais sans plus de précisions : "impossible de dire à ce stade" aurait dit le psychiatre. Effectivement, un diagnostic de schizophrénie nécessite plusieurs mois d'observation pour pouvoir être porté. Ce psychiatre a donc eu raison de réserver sa réponse, d'autant plus que votre fils fait usage de drogues. Il présente actuellement des symptômes le montrant coupé de la réalité et en grande souffrance psychologique. Mais ce qu'il faut déterminer encore c'est s'il s'agit chez lui d'une crise passagère ou d'un état psychologique durable. Ce n'est pas la même chose et c'est pour cela qu'il faut du temps pour poser un diagnostic.
Comme le rappelle utilement Bluenaranja, l'usage intensif de drogues peut provoquer des crises psychologiques qui se résorbent ensuite relativement rapidement (en quelques semaines ou mois). Ces crises, même si elles laissent un souvenir "cuisant" (elles sont traumatisantes) à l'usager et à son entourage, n'empêchent pas ensuite de retrouver un équilibre et une vie normale.
En revanche, la persistance des symptômes et du mal-être sans réelle amélioration dans le temps peuvent signaler une maladie psychologique plus durablement installée et probablement donc une schizophrénie. Le terme "schizophrénie" est relativement fourre-tout dans la mesure où cela peut recouvrir des états et des symptômes très variables. Si "être schizophrène" signale une véritable fragilité psychologique et l'existence d'une structuration psychique pas entièrement "adaptée", cela n'empêche pas forcément de s'intégrer dans la Société et de mener une vie "normale" (avec de gros guillemets). Là aussi tout dépend du type de symptômes dont souffre le schizophrène et des domaines de sa vie qu'ils touchent. Chez certains les symptômes sont vraiment lourds mais chez d'autres un équilibre peut être retrouvé.
Dans tous les cas, crise passagère ou schizophrénie avérée, la prise en charge psychiatrique, les traitements et la psychothérapie sont déterminants pour obtenir une évolution favorable.

Si personne ne peut faire pour l'instant de véritable pronostic pour le futur de votre fils, je trouve tout de même que vous donnez quelques éléments encourageants.
- Il a par exemple un comportement différencié entre son grand-père et vous. C'est qu'il garde tout de même les pieds sur terre.
- Il est aussi actuellement pris en charge et sous traitement : comme je vous le disais c'est un facteur d'évolution très positif.
- Il manifeste des envies et donc des projets. Même s'il doit apprendre encore à temporiser et à mieux organiser ses désirs, cela montre néanmoins qu'il est dans une dynamique où il veut changer.
Il y a sans doute encore d'autres éléments encourageants que je ne connais pas. La remontée pour votre fils peut être lente comme elle peut au contraire être rapide si de bonnes choses lui arrivent, s'il arrive à réaliser à court ou moyen termes quelques projets qui lui donnent un peu confiance en lui. L'idée à retenir c'est en tout cas que votre fils est sans doute déjà en train de commencer à remonter la pente.

Maintenant parlons un peu de vous. Je crois tout d'abord que vous manifestez largement ce qu'on appelle ailleurs un "burn out" : vous êtes arrivée au bord de l'épuisement psychique et physique à force de vouloir vous occuper de votre fils, d'être angoissée par lui et vous ne pouvez plus rien faire de bon pour lui ni pour vous dans cet état là.
Vous aussi vous faites des efforts pour vous reconstruire et, chose importante, vous semblez avoir entendu l'idée de prendre soin de vous avant tout. Suivez cette piste car, d'une certaine manière, vous aussi vous êtes "malade" et avez besoin de soins, d'aide, de bienveillance et de soutien.
Vous nous expliquez bien pourquoi vous ne vous sentez pas trop d'aller en hôpital ou clinique psy. Il n'y a pas d'obligation en la matière bien entendu et le premier principe à poser est que vous puissiez choisir vous-même ce qui vous convient le mieux. Si rester chez vous vous permet de vous faire du bien alors continuez.
J'ai pu noter cependant votre relative solitude (vous vous êtes fâchée avec votre famille notamment) et pour le coup je ne pense pas non plus que rester la plupart du temps seule vous soit favorable. Investissez des activités sociales susceptibles de vous plaire et qui vous permette de nouer des liens. Sortez, faites du bénévolat, de la marche, du sport, des visites culturelles, des voyages, etc. Tout ce qui vous est accessible et qui vous permet aussi de sortir un peu de chez vous sans que cela soit pour aller penser ou vous occuper de votre fils.
En parallèle, j'insiste mais c'est important, trouvez-vous un soutien psychologique. Pas dans 6 mois, maintenant. Vous avez vu l'infirmière "psy" et c'est déjà bien. Mais instaurez quelque chose de régulier avec un professionnel avec lequel vous avez un bon contact (cette infirmière ou une autre personne). Faites-vous conseiller par exemple par votre médecin généraliste qui a l'air d'être votre alliée. J'ai du mal à croire qu'il n'y ait un psy disponible que dans 6 mois. C'est peut-être le cas dans la structure psychiatrique que votre fils ou vous-même fréquentez, mais à ce moment-là allez voir ailleurs, par exemple dans le privé. Il est important que vous ayez chaque semaine un espace à vous, pour vous, où une oreille attentive et bienveillante est à votre écoute.

Vous nous dites également à un moment que votre fils vous réserve son agressivité. Je crois que cela signale une relation "spéciale" entre vous deux, où il se sent peut-être stressé, ou menacé, par votre propre stress à son égard, par votre propre malaise, par le regard aussi - peut-être - que vous portez sur lui. Par exemple il me semble que vous angoissez et anticipez le pire à son égard. Vous manifestez aussi que vous ne lui faites pas confiance. Vous avez peut-être raison, je ne sais pas, puisque vous le connaissez mieux que quiconque. Mais en tout cas avoir un parent soit "malade" soit qui ne vous fait pas confiance, est de nature à vous empêcher vous-même d'aller bien. Je crois que votre fils et vous-même devez "divorcer" par consentement mutuel pour l'instant. Je sais que l'image est forte et j'en suis désolé mais je crois aussi que vous avez compris déjà que vous devez mettre de la distance entre vous deux. Tous les deux vous avez besoin de respirer. Une fois que vous irez mieux vous pourrez vous retrouver. Dans une relation différente que celle qu'elle est aujourd'hui.

Cordialement,

Le modérateur.

Profil supprimé - 22/09/2011 à 08h46

merci, merci, merci!!

Tout ce que vous me dites à propos de mon fils et certains éléments positifs de son état m'aident à garder espoir.

Sur la distance et sur les relations nouvelles à instaurer entre nous deux, je commence à en prendre conscience de façon active, concrète. La "recensement" de mes erreurs passées, le sentiment "d'incompétence parentale" me sont encore très douloureux, mais je tâche de ne pas m'arrêter à cela.

Enfin, quant à prendre soin de moi, j'y suis résolue et agis en ce sens, à mon rythme.

Votre réponse m'est très utile, tout ce que vous me dites est très parlant pour moi. Je vous en remercie infiniment.
Et tjrs une pensée pour Blue, que je suis contente d'avoir rencontrée sur ce site.

A de prochains messages.

Profil supprimé - 23/09/2011 à 10h06

Hello !

Juste pour vous dire, quand vous parlez d'incompétence parentale, il me semble que vous culpabilisez beaucoup. Alors que ce n'est pas votre faute si vous avez eu à faire face à des difficultés perso, qui ont fait que vous n'étiez pas " à 100%".
Du moment que vous avez toujours fait de votre mieux... C'est ça qui compte !

Voilà, j'ai l'impression que vous êtes une mère aimante et super investie, alors ne vous laissez pas ronger par la culpabilité, toutes façons, ce qui est fait est fait, vivez dans le présent !

Bon courage !

blue

Profil supprimé - 23/09/2011 à 12h58

Bonjour Elorapal,

Je suis tout à fait d'accord avec ce que vous écrit "Blue" sur la culpabilité. Il ne faut pas s'arrêter à cela.

J'ajouterais que je crois qu'il faut savoir se pardonner à un moment donné ses erreurs passées, ses manquements, si on veut pouvoir avancer. Les erreurs que l'on peut commettre dans sa vie peuvent nous apprendre comment mieux nous comporter et nous renforcer pour la suite. Il n'y a donc pas que du "négatif" à en tirer !

Bonne continuation,

Le modérateur.

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