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C'est si banal ?

Par Miredo12

Bonjour,
J'en ai parlé un peu sur un autre fil : mon fils de 18 ans consomme des stupéfiants. La liste est longue : ecstasy, lsd, ketamine, champignons.... Au moins toutes les 3 semaines, peut-être davantage, je piste mais des choses m'échappent sûrement. Il a perdu au moins 10 kilos en 4-5 mois, saigne fréquemment du nez, chope pas mal de virus. Nous ment sur les endroits où il sort, les personnes avec qui il est, ce qui crée des tensions entre nous et a ruiné notre confiance. Aurait pu tuer quelqu'un en conduisant au moins une fois sous emprise, défoncé à l'ecstasy. Malgré tout ça, il banalise complètement la prise de drogue. D'après lui tout le monde consomme, ce n'est pas dangereux, on peut consommer et avoir une vie normale. "Si c'était de la merde tout le monde ne consommerait pas". "C'est jeunesse qui se passe" (celle là combien de fois je l'ai entendue...!) Les parents de Machin s'en fichent, les parents de Truc font semblant de rien voir (comprendre que nous, on est trop emmerdants par rapport à ces parents si cools). J'en arrive à douter et me dis parfois que c'est moi qui dramatise. C'est le bazar dans ma tête en ce moment.

50 réponses


Pepite - 20/10/2021 à 19h29

Bonsoir,

Ce n'est pas dans votre tête que c'est le bazar.
Je comprends ce que vous vivez. Je l'ai traversé avec mon fils. Lui ce ne serait que le cannabis.

En revanche mon beau-frère en est mort, il avait 35 ans, voici 7 ans. Il a fait une rupture d'anévrisme alors qu'il venait de réintégrer la maison familiale après une rupture sentimentale.

Il a grandi dans une niche familiale très dure : violence conjuguale, père paranoïaque et jaloux. Mère soumise et culpabilisable à souhait. Brave femme.

Ma belle-mère n'a jamais ouvert les yeux, ni le père d'ailleurs. Ils minimisaient sa conso de cannabis malgré les 14 pieds dans son ancien jardin. Ils ont découvert le cocktail de drogues en lisant l'autopsie. Bien entendu, on en parle pas. Pour moi c'est insupportable. Depuis mon beau-père est décédé d'un accident malheureux. Désormais ma belle-mère se met "à vivre" malgré le chagrin.

Mon beau-frère était imbuvable et rejetait le système. Il passait une partie de l'année en Thailande : sexe et défonce.
Dans les derniers temps, il faisait une dépression. Je pense que son corps n'en pouvait plus de lui. Il l'a finalement abandonné dans son dernier délire.

Que du gâchis et du temps perdu. Pourtant c'est si bon d'aimer, de s'attacher et de se mettre à l'épreuve.

La souffrance nous permet de comprendre ou d'avoir un autre point de vue. Mais à quoi sert elle lorsqu'elle s'installe durablement ?
Quel est le le sens de tout cela ?

Prenez soin de vous Miredo12. Ça c'est de votre ressort.

Bien à vous,

Pépite



Miredo12 - 21/10/2021 à 11h23

Ce qu'il est compliqué d'appréhender, quand on est spectateur, c'est de savoir où ils en sont. Le mien fait tout pour cacher les prises, alors même que le dialogue est ouvert. Les mensonges me rendent dingue, renforcent mon sentiment d'impuissance et me donnent à penser que c'est plus grave que ce qu'il dit. Mais comment s'en assurer...

Pepite - 21/10/2021 à 14h06

Miredo12,

Vous rentrez dans un cercle vicieux.

Imaginez que vous sachiez tout, qu'est ce que cela changerait ?

Concernant ses certitudes sur les consommations, demandez lui de lire à voix haute les articles de drogue info service sur les risques, notamment sur sa santé. Le site est très documenté.

Ne vous laissez pas déstabiliser, faites vous confiance et accrochez vous à votre cadre.
Mettez lui des limites et prenez soin de vous.

Avec toute ma compassion,

Pépite

Miredo12 - 23/10/2021 à 14h42

Encore une conversation compliquée hier mais nécessaire pour lui montrer qu'on lâche rien.
On lui a demandé, encore, d'arrêter de nous mentir, car ça nous permet d'adapter notre réponse à la situation réelle : il veut arrêter de consommer, alors on met ensemble en place des stratégies pour le protéger d'éventuelles consommations. Il n'en est pas capable ou n'a pas envie pour l'heure ? Alors comme on n'a pas le pouvoir de l'empêcher on s'organise pour qu'il ne conduise plus, déjà dans un premier temps et pour que les prises soient le + sécurisées.
Son discours avait changé. La semaine dernière au retour d'une soirée passée au milieu de consommateurs, et où je le soupçonne d'avoir consommé, tout le monde en prenait et ça n'avait pas d'incidence sur la vie. Hier finalement c'était le discours inverse. Il a reconnu que tout le monde n'en prend pas et que oui, ça a des effets sur la vie de tous les jours.
Aujourd'hui soirée en famille, ça va être reposant, faut profiter de ces moments là !
Bon week-end à toutes et tous

Pepite - 27/10/2021 à 20h56

Bonsoir Miredo12,

Je vous plains.

Ce soir j'ai eu une boule dans la gorge lorsque j'ai reçu son Sms : j'ai besoin de pâtes et de beurre.

Je suis au resto, au Puy du Fou avec mon mari et mon petit. On y était venus avec lui il y a 12 ans. Un heureux souvenir.

Je lui ai répondu qu'il n'avait qu'à contacter son père et accepter l'aide alimentaire du foyer.

Toujours pareil. Je ne le supporte plus. J'ai aimé ce bébé, l'enfant qu'il était et je déteste le jeune adulte qu'il est.
Je dois faire le deuil de mon enfant.

Les larmes viennent, je vous laisse.

Pépite







Miredo12 - 11/11/2021 à 21h36

Coucou à tous, Pépite blunk
Un petit moment que je n'ai pas posté, mais je passe tous les jours.
Ici on parle, on s'écrit, mais de son côté le discours est toujours à la banalisation. Il est sorti plusieurs fois depuis mon dernier message mais est rentré clean il me semble, bien que je me méfie. Du moins il n'était pas complétement défoncé. Je reste prudente, vu les discours de banalisation c'est impossible qu'il soit dans l'optique d'arrêter. Ses sorties sont pour moi une source inimaginable d'angoisse, j'en vomis de stress toute la soirée. Peur qu'on m'appelle pour me dire qu'il a fait un malaise, peur qu'on frappe à la porte pour me dire qu'il est mort. Ses sœurs souffrent de me voir si angoissée mais je n'arrive pas à me raisonner. Il est revenu plusieurs fois mal en point, le visage déformé par l'ecstasy, et je n'arrive pas à m'enlever ces images de la tête. Il a 3 ans avant d'avoir son diplôme et n'aura pas de difficulté à trouver un emploi vu le secteur dans lequel il est. Je lui ai déjà dit qu'il me tardait qu'il prenne son envol dans 3 ans, que je ne serai plus spectatrice impuissante de tout ça. Il l'a mal pris, mais j'ai aussi des limites, et deux filles dont je veux m'occuper sereinement. Certains moments sont extrêmement difficiles à supporter. Si notre cadre ne lui convient pas, si son mode de vie ne nous correspond pas, à partir du moment où il a un travail, il peut faire sa vie comme il l'entend.
Je n'en reviens toujours pas de vivre tout ça. Jamais je ne l'aurais imaginé. C'est un mélange de déception, de stupeur et d'angoisse depuis cet été.
La seule chose positive que j'espère en tirer, c'est la prévention vis-à-vis de ses sœurs. On en parle beaucoup toutes les 3.
Bon courage à toutes et tous

Pepite - 15/11/2021 à 16h10

Bonjour Miredo12,

Je comprends ce que vous traversez et vous décrivez parfaitement votre ressenti que je partage.

Je suis passée moi aussi par tous ces états émotionnels et j'ai un jour compris que le chemin qu'il avait pris pouvait déboucher sur une tragédie. Comme pour mon beau-frère.

Alors que puis je faire pour ne pas sombrer avec lui ? Ce qui ne réglerait rien.

J'ai eu un cancer, je suis en rémission, mon couple a survécu à cette épreuve. Je suis passée à côté de mon developpement personnel, à coté de moments partagés avec lui et en famille parce qu'il choisit de se droguer.
J'ai tout essayé, beaucoup perdu. Je ne veux plus être Sysyphe.

Je crois que nos limites s'imposent, que nous devons prendre soin de nous et que nous avons le droit et le devoir de dire stop à la maltraitance infligée. Pour nous, pour nos proches.

Non à l'ingratitude, non à l'emprise psychologique, non à la peur chronique, non aux comportements délétères. NON.

Ils veulent se droguer et bien ça les regarde, sans nous.

Je le soutiendrai lorsqu'il prendra un chemin d'épanouissement. Je serai une base affective sécurisante lorsqu'il se soignera.

Avoir un proche addict, c'est très éprouvant, surréaliste, innommable, insupportable. Pourtant qu'est ce que j'ai grandi humainement avec toutes ces souffrances.
C'est peut-être cela aussi la résilience.

Prenez soin de vous, vous n'êtes (malheureusement) pas seule.
Continuons à partager, soutenons nous face à ces fléaux qui saccagent notre jeunesse qui mérite d'autres expériences que celles de se détruire la santé physique et mentale.

Bien à vous,

Pépite

Miredo12 - 16/11/2021 à 12h39

Ça fait quelques jours que je trouve qu'il change, en positif. Au lieu d'être rassurée, mes voyants sont au rouge écarlate et je me demande ce qu'il mijote. Rien peut-être, mais on en vient à se méfier de tout. C'est triste...

Merci Pepite pour vos réponses si bienveillantes. Prenez soin de vous blunk

Pepite - 16/11/2021 à 15h43

Bonjour Miredo12,

J'ai ri en vous lisant. En effet même les bons moments se transforment en suspicion, en questionnement.

Profitez de lui quand il est bien

Au plaisir de vous lire,

Pépite

Miredo12 - 05/01/2022 à 11h57

Un petit moment que je ne suis pas venue.
Les nouvelles ne sont pas terribles de mon côté...On avait posé un cadre, pas franchement délirant, à savoir aucune conso à la maison, aucun produit à la maison, et l’utilisation de la voiture surveillée et uniquement pour les trajets école-maison ou stage-maison (ou travail-maison pendant les vacances). J’ai eu un doute sur deux trajets, et suite à ce doute, j’ai récupéré les clés, en attendant d’avoir les explications. Le lendemain pendant qu’on était au travail il embarquait ses affaires et quittait la maison. C’était 15 jours avant Noël. Il a été hébergé chez un pote (consommateur) pendant les vacances, et là il a pu avoir une chambre pour 1 mois au foyer de jeunes travailleurs de notre commune, puisqu’il y est en stage.

Le lien n’est pas rompu. Il est venu le 25 décembre, m’a appelé pour mon anniversaire. Et là nous communiquons par messages. C'est difficile mais je m'efforce de maintenir le lien.

Il se pose en victime et tout est notre faute. Surtout la mienne d’ailleurs. Ses consommations ? Ma faute. J’ai pas vu qu’il était malheureux quand il avait 8 ans, et quand ses sœurs sont nées il est devenu invisible, etc... Ses mensonges ? Ma faute. Je sais même plus pourquoi. Son départ ? Ma faute. Je l’agressais par rapport à la voiture (il confond colère et agressivité), je le « fliquais ».

Il nous a pris rdv pour la fin du mois (son père, lui et moi) avec la psy du centre d’addiction, je ne sais pas trop pourquoi. Il n’est pas décidé à revenir, du coup je ne me sens plus franchement concernée par ses consommations, même si je m’inquiète, forcément. Je peux faire quoi ? De toute façon il n'a aucun problème, c'est derrière lui la drogue, il n'a pas besoin de notre aide. Ou il essaie de s'en persuader.

La question que je me pose c’est comment il va continuer de payer ses hébergements à droite à gauche. De notre côté, on paie l’internat de l’école et la cantine. Le weekend, les vacances l'internat est fermé, quand il est en stage pareil. En bossant quelques jours pendant les vacances ça me semble compliqué de financer un logement. Dans la mesure où il a toujours sa chambre chez nous, on refuse de payer ses hébergements.

J’ai beaucoup pleuré, mais faut continuer à avancer. Notamment pour ses deux petites sœurs. Il est majeur, il décide de ce qui lui convient. Je me demande toujours comment en quelques mois on a pu en arriver là.

Pepite - 05/01/2022 à 16h28

Bonjour Miredo12,

D'abord je vous souhaite un joyeux anniversaire et je vous invite à prendre soin de vous.

Je lis des bonnes nouvelles dont celle qu'il a intégré un FJT comme mon fils.
Le mien a une dette de loyer mais il est majeur alors il règle cela avec l'asso qui le prend en charge.
Nos enfants doivent se confronter aux réalités de la vie.

Bien sûr que tout est votre faute. La sérénade, je la connais, je peux vous la chanter et ce serait un succès auprès des parents qui traversent des contextes identiques.

B Cyrulnik dit avec le sourire que les bébés sont des tyrans domestiques. Eux ils continuent en tant qu'ado alors que la puberté est longue chez les garçons. Aidons les plutot à grandir en leur disant que nous les savons capables de devenir des adultes épanouis. Cela passe par des efforts et des blessures inévitables comme tout le monde.

Nos fils ont des reproches à nous faire. Très bien mais quelles réponses vont ils donner à leurs souffrances ? Se droguer ? Cela n'a pas de sens. Qu'ils consultent un thérapeute.

Vous assumez les frais de scolarité et dites lui que vous paierez tant que des résultats corrects seront au rendez-vous car vous le soutenez pour des projets qui ont du sens.
Qu'il montre ses intentions par des faits qui vous servent de curseur.

Accrochez vous à votre cadre Miredo et soufflez. Prenez des vacances.
Je revois le mien depuis Noel mais 5 mois sans lui ont été bénéfiques. Ce recul me permet de rester ancrée sur les valeurs que je porte.
C'est son père qui a pris un peu le relais parce que j'ai dit stop. Je correspond par mail et je fournis les papiers au travailleur social du FJT qui semble se laisser un peu bernée. Elle verra bien.

Prenez soin de vous,

Pépite

Miredo12 - 05/01/2022 à 18h34

Merci Pepite. J'ai passé une partie de ma journée d'anniversaire à pleurer, nous avions organisé un petit voyage de quelques jours et il aurait dû être avec nous...
Je commence tout juste à accepter son départ si brutal, et qui semble peu préparé, même s'il y pensait depuis un moment je crois. Et je pense que son départ est guidé par le fait qu'il veut pouvoir consommer sans aucune contrainte, sans nous avoir sur le dos. Il s'est rendu compte que ce serait difficile de nous faire croire qu'il arrêtait, qu'il ne pourrait pas nous berner si facilement.
En début de semaine j'ai nettoyé sa chambre et rangé dans son placard ses affaires personnelles. Il ne reste que le lit (sans les draps, c'est con mais j'ai pas envie de le faire, ya personne qui va y dormir), le bureau et les étagères, vides. C'est moins douloureux.
Je n'arrive pour l'instant pas à lui parler de son logement quand on discute par message. Je ne sais même pas exactement où c'est. Et je ne suis pas prête à le voir. Il va me falloir du temps pour digérer les reproches. 5 mois sans voir votre fils, c'est peut-être le temps qu'il me faudra aussi. A quelle occasion l'avez-vous revu ?

Pepite - 06/01/2022 à 08h35

Bonjour Miredo,

Votre fils a besoin de se mettre à l'épreuve et de s'ouvrir au monde. C'est légitime et indispensable pour son développement.

Vous et moi avons terminé notre charge éducative alors ayons confiance en nous et en l'extérieur.

Acceptez cela Miredo et soyez fière de ce que vous avez accompli du mieux que vous pouviez.

J'ai dit à mon fils que j'avais certainement été maladroite avec lui et que j'étais prête à entendre ses reproches pour en discuter ou pas. Je lui ai dit que nous apprenions tout au long de la vie et qu'accepter les erreurs des autres c'était aussi accepter les siennes.

J'ai appelé mes parents et mon fils le 24/12 pour leur souhaiter un Noël agréable.
Je me suis préparée à ces conversations qui se sont bien passées.
Ces 5 mois n'ont pas toujours été roses mais ma thérapie me permet de comprendre mon inconscient.
Je prends soin de moi.
Je suis sur un autre chemin bien éprouvant mais qui me libère de mes entraves et de mes verrous.

Mon fils cumule des haut et des bas dans sa conso dont j'ignore ce qu'elle contient.
Il m'avait demandé de cesser de lui rabâcher mes demandes alors je lui ai répondu OK car nous avons besoin d'établir une autre relation marquée par des échanges de qualité plutôt que des attentes motivées la plupart du temps par mes peurs.
Je ne veux plus être une source d'angoisse pour lui. C'est réciproque.

Je le laisse face à ses responsabilités et je refuse de le prendre en charge car ce n'est plus mon rôle.
Je me concentre sur moi et je réfléchis avant de lui répondre.

Voilà Miredo, je suis sure que votre fils se sauve parce que la vie l'appelle. Il saura qu'il pourra venir vers vous lorsqu'il affrontera les blessures inévitables de l'existence. C'est à lui de faire ses choix.

Prenez soin de vous,

Pépite

Miredo12 - 06/01/2022 à 10h34

Je garde un goût d'inachevé, je n'ai pas réussi à le conduire jusqu'à son autonomie, puisque pour l'instant je ne sais pas trop de quoi il va vivre. (Peut-être faudra-t-il qu'il arrête ses études pour financer cette indépendance qu'il réclame ?). Un goût amer aussi quant aux reproches qu'il nous a faits. Mais avec le temps j'arriverais à passer outre. Me faut juste du temps. Merci pour vos gentilles paroles, Pepite blunk

Pepite - 06/01/2022 à 12h37

Il faut du temps pour digérer les blessures.

Pour l'autonomie, il y a tellement de variables qui nous entravent et des défaillances culturelles pour accompagner l'asolescent sur ce chemin.

Il m'arrive de mal employer les mots et parfois je dis des choses qui ne sont pas profondes parce que j'ai mal maîtrisé mon émotion. Pas vous ?

Pardonner ce n'est pas oubliér, c'est une bonne affaire pour soi sans que l'autre le sache. Ainsi on se déleste de pensées négatives qui nous font du mal.

Belle après-midi sous ce soleil qui m'invite à ma ballade.

Pépite

Miredo12 - 07/01/2022 à 06h00

De toute façon je n'ai pas d'autre choix que de m'éloigner de lui. Il n'est plus chez nous donc je n'ai plus aucune idée de ses consommations. Ensuite j'ai deux filles qui ont déjà beaucoup trop souffert de tout ça. Et la nuit je dois dormir et la journée je dois travailler. Ma vie ne peut pas tourner qu'autour de lui. Advienne que pourra.

Pepite - 07/01/2022 à 07h25

Bonjour Miredo,

J'ai omis de vous indiquer que le gouvernement proposait "1 jeune, 1 solution". Un ensemble de dispositifs pour les jeunes de moins de 30 ans.

Ensuite j'avais envoyé par mail un hyperlien de Santé publique.fr au travailleur social du FJT qui concernait un texte sur l'accompagnement professionnel ou associatif des jeunes en difficultés ou en souffrance qui devaient être soutenus afin qu'ils ne se retrouvent pas dans la précarité ou SDF.

Voilà, j'espère que ces quelques éléments vous rassureront. Notre culture évolue et nos politiques œuvrent favorablement même si tout est à développer dont plus de structures dédiées à la jeunesse et à celle emprisonnée par les addictions.

Bien à vous,

Pépite

Miredo12 - 14/01/2022 à 04h27

Il a appelé hier. Pas pour me demander des nouvelles, ça faut pas y penser. Pour me demander sa carte de mutuelle 2022. Et s'est énervé quand je lui ai demandé d'éclaircir sa situation administrative. Je ne sais pas où il est domicilié, s'il est toujours à notre charge. S'en est suivie une avalanche de reproches par téléphone et par messages. Nous sommes son père et moi responsables de la situation. Responsables des prises de stupéfiants, responsables du fait qu'il ait dû partir car chez nous il était en danger. Il décortique son passé pour se trouver des excuses. Et nous fait porter l'entière responsabilité de tout ça. Pourtant il me semble que personne ne l'a forcé à essayer les drogues et à y revenir. Je crois qu'il ferait bien de s'éloigner complètement de nous. Je sais pas si j'en souffrirai plus que maintenant.

Pepite - 17/01/2022 à 08h54

Bonjour Miredo12,

Je comprends ce que vous décrivez. Votre fils fait ses papiers, il découvre le fonctionnement de la société.

Comme le mien il aurait rester dans sa grenouillère. Combien de temps ? La juvélinisation dure jusqu'à 25 ans à cause des formations, des études et de la vie cher. Pas facile de grandir. Il est clair que cette transition est violente lorsqu'on sort d'un cocon sécure pour se retrouver dans un milieu stressant.

Pourtant comment faire si ce n'est leur dire qu'on les sait capables de faire des efforts pour eux-mêmes. Les en cou rager à avancer pour développer leur estime de soi et avoir confiance en les autres.
Ils sont capables de discerner ce qui est bon ou mauvais pour eux. Et dans la tempête, ils peuvent s'ancrer dans leurs valeurs dont certaines viennent de nous. On est là si besoin.

Voilà Miredo12, ne cultivez pas de sentiments négatifs qui ne sont pas importants. Ne gravez rien dans le marbre. Laissez tout s'envoler et au contraire nourrissez votre merveilleux cœur de maman.

Je vous fais un gros câlin.

Pépite

Miredo12 - 18/01/2022 à 07h05

Le mien se débrouille pour être autonome, à 18 ans il pouvait encore rester chez nous, on ne l'a pas mis dehors. On va dire que sa décision se justifie : le cadre ne me convient pas, j'ai envie d'être tranquille, qu'on ne me surveille pas, je suis majeur, je pars.
Je reste très inquiète sur ses ressources, il a à peine 100€ de bourses + boulot d'étudiant pendant les vacances, je ne sais pas comment il paie sa chambre, ses courses, etc.
Il nous a pris rdv au csapa chez le psy semaine prochaine, mais je ne sais pas si je vais y aller. Encore entendre des reproches et qu'on a été des parents merdiques, je sais pas si j'en suis capable. Et je ne comprends pas le but de ce rdv. Il est campé sur ses positions et n'en démords pas. C'est nous, ses parents, qui sommes responsables. S'il pense que je vais admettre ça il se trompe. Je peux admettre des erreurs mais je ne pense pas que ce qu'il fait aujourd'hui, ce qu'il est aujourd'hui, ne découle que de nous. Ce serait bien qu'il reconnaisse aussi sa part de responsabilité.
Là j'ai pas de nouvelles directement depuis vendredi (il participe un peu sur un groupe qui réunit ma famille) et honnêtement ça me va comme ça. Il était dans ses écrits vendredi à l'égard de son père et moi agressif, provocateur, imbuvable. Dans ces moments là je ne le reconnais pas. Il n'avait jamais manifesté une telle haine à notre égard quand il était chez nous. Combien de fois j'ai pensé que j'avais de la chance d'avoir trois enfants aussi gentils... C'est devenu un étranger. En quelques semaines.

Pepite - 21/01/2022 à 13h25

Bonjour MIREDO12,

Je pense quelquefois à vous. Mon fils essaie de revenir dans ma vie et je ressens de la confusion ce qui est mauvais signe. Je viens de mettre à nouveau une distance émotionnelle.

Je vais parler de ce sujet dans le post des alchimistes si cela vous intéresse.

Lorsque vous dites que c'est devenu un étranger je partage ce que vous ressentez. En effet, ils ne sont plus les enfants que nous avons élevés. Désormais ils choisissent les valeurs qu'ils ont envie de développer, d'expérimenter, ce qui ne les empêche pas de revenir aux nôtres. Tout change, il n'y a pas de permanence.

Nos enfants testent des scénarios et certains sont peu vertueux voire sombres. Néanmoins je préfère rester sur ma tempérance et ma bienveillance en dédramatisant leurs comportements.

Je pars du principe qu'en cultivant l'espoir j'ouvre les possibles, pour lui, pour vous, pour eux, pour moi.

Bien à vous,

Pépite

Miredo12 - 02/02/2022 à 16h08



Bonjour à tous,
Le rdv au csapa a eu lieu, nous étions 5, notre fils, son père, l'éducateur, la psychologue et moi. 1er face à face depuis son départ. Beaucoup d'émotion, de colère, de reproches, de larmes. J'en suis sortie déboussolée, avec la nette impression que c'était faussé dès le départ puisque les professionnels présents n'avaient que la version de notre fils, et je crois qu'il a tu beaucoup d'éléments. C'est son droit, c'est son suivi, mais si on doit s'impliquer il me semble que c'est important qu'ils sachent ce qui s'est passé entre nous.
La psychologue m'a téléphoné hier pour avoir mon ressenti sur ce rdv. Elle a admis qu'il aurait été préférable qu'on ait un temps seuls à seuls avec elle, mon mari et moi, pour préparer notre rencontre. Il nous faut apprendre à communiquer sans colère, sans reproche.
J'ai quand même pu lui dire que depuis ce rdv, il faut reconnaître que les échanges (écrits uniquement) que j'ai avec mon fils se sont apaisés. Nous recommençons à discuter de tout et de rien, comme avant, on garde le lien. Est-ce lié ? Je n'en sais rien du tout. Mais au moins les choses n'ont pas empiré ! J'ai accepté l'idée d'un nouveau rdv, la psy voudrait nous accompagner pour que nous gardions un lien tous les 5 (j'inclus ses petites sœurs, pas présentes au rdv mais avec nous, toujours)
Je m'efforce d'accepter son départ, même si je n'admets toujours pas la manière. Je m'efforce d'oublier les reproches. Je m'efforce de ne pas penser à ses consommations, je ne peux rien y faire. Le plus important pour l'instant, c'est qu'on rétablisse des relations apaisées. Là je farfouille dans la maison pour trouver des petites choses à lui donner, pour un peu plus de confort au foyer. Je prépare aussi son anniversaire, d'ici quelques jours il aura 19 ans, il a proposé de venir nous voir à cette occasion.
Voilà, l'impression qu'on avance un peu, mais toujours le risque de faire des pas en arrière. Mes nuits sont toujours difficiles, j'ai des difficultés de concentration, des petites pertes de mémoire. Le stress j'imagine, cette situation qui me mine...
Merci d'avoir pris des nouvelles, Pepite blunk

Pepite - 03/02/2022 à 10h54

Bonjour Miredo12,

Je vous remercie pour votre récit dans lequel je retrouve des similitudes concernant le mien.

Je pense sincèrement que cette mise à distance est indispensable pour vous, pour lui.
Car les tensions générées par ce malheur qu'est la dépendance finissent par nuire à tout le monde et cela devient invivable.

Désormais le mien comme le vôtre sont en sécurité et face à leurs choix.
Les pressions du "milieu" changent d'interlocuteurs qui apportent un soutien extérieur non affectif même si d'autres liens vont se créer.

Miredo12, je partage vos troubles cognitifs car j'ai développé des troubles anxieux importants. Il m'est arrivé d'avoir des crises de panique. Comme les personnes en sevrage.
Heureusement que je médite, que je consulte un psychiatre, que je cherche à comprendre et à m'en sortir.

Laissez vos pensées s'exprimer Miredo, même les plus sombres. Prenez un cahier et écrivez tout ce que vous ressentez sans vous juger. Acceptez vos émotions. Parlez avec votre mari de ce qui pèse dans votre cœur.

Me concernant je vais de mieux en mieux. Lundi j'ai vu un neurologue qui m'a rassurée sur mes troubles qui sont donc somatiques. Mais ils sont dû surtout à ma nouvelle hygiène et organisation de vie.

Je lis et j'écoute B Cyrulnik que je vais voir à Lyon le 8 mars. J'en suis heureuse.

Je suis aussi des leçons via des Masterclass. Dernièrement j'ai trouvé celles de F Lenoir et F Midal particulièrement enrichissantes.

Dans mon parcours j'ai rencontré toutes sortes de praticiens dont des vendeurs de bien-être. Il y a à manger et à boire dans tout cela et surtout des croyances.

Le Médecin conseil de la CPAM m'a encouragée à trouver un.bon psychiatre même s'il est loin. Ce que j'ai fait (60 km) et j'en suis pleinement satisfaite.

Depuis que j'ai consulté un acupuncteur, j'ai de la tachycardie. J'en cherche donc un autre pour y remédier mais les compétences sont difficiles à évaluer.

Prenez soin de vous Miredo et faites vous accompagner. Ne restez pas seule avec cette souffrance psychique.

Je suis heureuse d'échanger avec vous.

Pépite

Miredo12 - 06/02/2022 à 17h41

Pepite, Je lis que vous allez de mieux en mieux, et c'est super, bravo à vous. Moi ça dépend des jours, des événements. Mais je suis très émotive et s'il y a bien quelque chose que je suis incapable de retenir, c'est mes larmes. Sacrement handicapant quand le coup de blues survient au boulot... Si les journées difficiles prennent trop de place dans ma vie, je verrais en premier lieu mon médecin traitant. Je pense également que la psychologue du csapa continuera de me suivre. Et je continue de partager avec vous, avec ma famille, avec mes amis mes émotions et notre histoire.
Je suis passée rapidement le voir vendredi soir, lui porter des petites choses, il allait bien et avait bonne mine. Il était souriant et semblait content de nous voir (sa sœur était avec moi). C'était mon fils.

Pepite - 07/02/2022 à 09h30

Bonjour,

Quelle chance d'évacuer des larmes. Un cadeau pour votre corps et votre esprit.

Bienvenue au club des pleureuses !

Prenez le bon Miredo12.

Prenez soin de la belle personne que vous êtes.

Je vous envoie un énorme câlin,

Pépite
.

Miredo12 - 07/02/2022 à 16h28

Et je vous renvoie un câlin virtuel, le soutien qu'on trouve ici c'est juste super happy

Miredo12 - 16/02/2022 à 20h18

Je remonte mon fil de discussion pour vous donner des nouvelles. Nous arrivons à communiquer à nouveau comme avant son départ. Des conversations familiales sur messenger qui se passent bien. Il faut dire qu'on se raconte des petites banalités, et que le sujet des stupéfiants est banni. Il est venu pour son anniversaire, et tout s'est bien passé. Il avait bonne mine, a bien mangé et semblait content d'être avec nous. On a profité pour commander son cadeau d'anniversaire (on ne lui donne plus d'argent), il a proposé de venir le récupérer samedi donc il devrait à nouveau manger avec nous, à moins d'un changement de dernière minute (on n'est pas à l'abri...).
J'aimerais un rdv au csapa car je voudrais lui faire part d'une inquiétude que j'ai au sujet des personnes qui l'entourent (une personne en particulier), mais notre relation est trop fragile pour que j'aborde ce sujet avec lui directement, je préférerais que la psy soit présente.
On ne parle plus des stupéfiants, je doute qu'il ait arrêté, surtout maintenant qu'il vit en foyer. A voir s'il arrive à suivre les cours, à garder son stage et son petit job. D'après son éducateur, s'il continuait à prendre ce qu'il prenait, il ne pourrait pas faire tout ce qu'il fait. L'avenir dira s'il a raison. J'espère...

Pepite - 17/02/2022 à 08h49

Bonjour Miredo12,

Je vous ai répondu sur les 2 autres posts.

Gardez confiance Miredo12 envers votre fils qui est pris en charge en quelque sorte par des tiers.

Oui vous faites bien de consulter un psy.

Regardez et écoutez votre angoisse légitime. C'est elle qui bouscule et qui dicte vos agissements.
Je lis que vous prenez un temps de réflexion avant d'y répondre et c'est très bien.

Profitez de vos vacances émotionnelles Miredo12.

Prenez soin de vous,

Pépite

Miredo12 - 17/02/2022 à 21h00

Je prends beaucoup sur moi pour prendre du recul. Et essayer d'endormir mes angoisses. Mais je me demande si, quand on est parent, on arrête un jour de s'inquiéter pour nos enfants.

Pepite - 18/02/2022 à 08h40

Bonjour,

Je comprends ces angoisses que j'essaie d'évacuer avec la méditation notamment et en parlant avec vous, avec le psy, en écrivant, en allant au chant, en jardinant, en me cultivant..

Cette nuit plein phare a 4h du matin avec angoisse qui s'invite dans mon sommeil. En général je dors bien. J'ai donc observé mes pensées, je me suis foutu la paix, j'ai fait de la relaxation avec la respiration et je me suis autorassurée. Puis dodo à nouveau.

Mon mari ne supporte pas mon fils, je le comprends tout en échangeant de temps en temps sur le sujet pour nous actualiser et nous-mêmes évoluer.
On est toujours sur le qui-vive quand il arrive à la maison.
On vérifie que l'on a bien caché nos mots de passe, on ne laisse rien de visible et susceptible d'être vendu.
Mon fils n'a aucune limite et c'est bien là le problème. Pourtant à le voir il est doux comme un agneau, il ne dit rien (je le déplore) mais il agit comme un loup dans notre dos dès qu'il peut.
Aucun remords mais le plus surprenant est qu'il n'en tire pas de leçons ni honte. Il préfère la stratégie du bouc émissaire ou continuer sa carrière de victime.

Je crois tout simplement qu'il aime "se mettre la tête". Il est immature et cela durera tant qu'il n'apprendra rien avec ses mains, son corps ou avec son cerveau ramolli par les addictions.

Conclusion : il vit au FJT, il aura 26 ans le mois prochain, c'est de sa responsabilité, plus de la mienne.
Lorsque je me sens mal ou qu'il va trop loin, je le dis à mon fils et je prends des vacances émotionnelles qui peuvent durer plusieurs mois.

En ce moment il bénéficie du RSA et d'aides qu'il maîtrise...alors il passe ses journées à jouer à Pokémon. Avec son petit frère de 11 ans, c'est l'éclate.

Au fur et à mesure que je vous écris, j'en souris tellement je trouve cela insensé dans cette courte vie.
Qu'est-ce qu'il apprend à apprendre depuis 10 ans ?
Son estime de lui ? Sa confiance en lui ?

Je ne veux plus qu'il soit une obsession parce que celai en était une avant que je tombe malade.
Je ne pensais qu'à mes peurs, qu'à ses conneries, qu'à éteindre ses incendies comme me l'avait fait remarqué le Modérateur qui m'a fait réfléchir aussi en évoquant notre relation pervertie.

Voilà Miredo, s'inquiéter ne solutionne rien mais nous indique que le chemin est toujours le même.
Nous n'y pouvons rien. Nous pouvons juste profiter de bons moments quand ils sont là et voir les petits pas ou micro victoires quand elles se présentent.
Juste être là dans l'instant présent.

Prenez soin de vous Miredo, c'est le plus important.

Pépite

Miredo12 - 18/02/2022 à 15h18

"On est toujours sur le qui-vive quand il arrive à la maison.
On vérifie que l'on a bien caché nos mots de passe, on ne laisse rien de visible et susceptible d'être vendu.
Mon fils n'a aucune limite et c'est bien là le problème. Pourtant à le voir il est doux comme un agneau, il ne dit rien (je le déplore) mais il agit comme un loup dans notre dos dès qu'il peut.
Aucun remords mais le plus surprenant est qu'il n'en tire pas de leçons ni honte. Il préfère la stratégie du bouc émissaire ou continuer sa carrière de victime."

J'aurais pu écrire mots pour mots la même chose.... Etre sur le qui-vive et surveiller nos affaires.
Lui qui n'a jamais honte, ne tire aucune leçon de ses erreurs.... mais il va finir par se rendre compte qu'on habite une petite ville et que tout se sait, tout se dit, se répète et souvent se transforme. En espérant que son attitude ne lui desserve pas pour la suite de ses études. Il se le verrra...

Miredo12 - 05/04/2022 à 04h35

Je suis toujours par là... Toujours des hauts et des bas. Une visite hebdomadaire où je lui trouve mauvaise mine, l'air déprimé, le visage creusé et cerné. Une autre où au contraire il est en très très grande forme mais où je comprends de par son comportement, sa tenue, qu'il va sortir ensuite et consommer, comme samedi dernier.
Et ça tombait bien mal puisque j'ai découvert la veille que sa sœur 3 ans + jeune que lui est en grande souffrance depuis son départ et se scarifie. Et depuis je suis en colère. En colère contre la drogue et les discours de banalisation, parce que chez moi, ça n'a engendré que des souffrances, en colère contre lui qui vit sa meilleure vie après avoir bousillé un temps celle de ses sœurs. La plus jeune (6 ans de moins) me demandant maintenant à voir une psy, tellement tout ça est difficile. Bref on se recentre sur ses sœurs et les soins dont elles ont besoin et lui il n'a qu'à continuer à s'éclater. Il finira bien par arrêter. Soit parce qu'il se fera choper, soit parce qu'il y restera. Peut-être parce qu'il prendra conscience, mais on en est loin.

Pepite - 25/04/2022 à 09h27

Bonjour Miredo12,

Comment allez-vous ?

Lorsque j'ai lu votre dernier post, j'étais triste parce que je connais le coût familial de cette situation.
Je n'ai pas réussi à vous répondre ni à vous réconforter parce que votre titre "c'est si banal" résonne en moi depuis.

Un peu comme un gong, chaque jour, le "c'est si banal" s'affiche devant mes yeux. Certes avec une certaine gravité et pour tout vous avouer, une mise à distance qui montre ma propre posture face à mon fils.

Alors le coût dont je parle plus haut montre la stratégie de croissance de l'économie : le marchand VS l'humain.
L'alcool est banal, la malbouffe est banale, l'air pollué aussi et tant d'autres sujets préoccupants qui étaient et sont bien absents des débats.

La préoccupation du pouvoir d'achat...travailler plus...pour du banal ?

Pendant ce temps la famille (quand il y en a une) affronte plus ou moins en conscience toutes ces entraves au développement favorable de l'individu.
D'autres, au nom du plaisir immédiat (shoot) choisissent une vie d'excès. Qui demande : la conscience ou l'inconscience ?

Les efforts nécessaires pour développer l'endurance, son estime de soi sont malmenés face à la zone cérébrale qu veut tout et tout de suite et qui l'obtient grâce à cette société consumériste.

Alors sommes nous suffisamment éclairés ? Documentés ? Curieux ?
Quel est notre projet d'existence ?
Avons nous du temps pour réfléchir ?

Nous n'avons jamais vécu aussi vieux. Une petite fille qui naît aujourd'hui pourra vivre 120 ans.
La science nous permet de profiter davantage de la vie. Mais en quel état ? Avec quel environnement ?

Par ailleurs, face à nos enfants, nos réactions révèlent notre attachement, nos liens qui se sont tissés au fil du temps.

L'amour familial s'est construit sur des fondations culturelles et (in)sécurisantes.
On le sait, les évènements extérieurs agissent sur notre milieu. Pour autant, y sommes nous préparés ? Devons nous l'être ? Les anticiper ? Tout contrôler ?

Quelles réponses apporterons nous face à une maladie grave, une tempête, une pandémie, une guerre mais aussi un divorce...?

J'ai beau y réfléchir, cela me renvoie d'abord aux réponses du Modérateur, puis à celles trouvées dans mes différentes lectures et masterclass.

Il n'y a pas d'autres solutions que de lâcher prise. Accepter ce qui est.

B Cyrulnik dit que c'est la façon dont nous éprouvons les évènements qui donnent du sens à ce que nous faisons. La résilience s'offre à chacun.

Je vous souhaite Miredo12 de remettre essentiellement de la joie dans votre vie. Ne laissez pas ce malheur assombrir votre existence.

Bien à vous,

Pépite





Miredo12 - 28/04/2022 à 19h58

Toujours là pour les autres, Pepite. Je vous admire, vous êtes un vrai soutien.
Je me suis à nouveau effondrée cette semaine, dans le cabinet du médecin traitant que ma + jeune (12 ans) était venue consulter car elle avait demandé à voir une psychologue. Il nous y envoie toutes les deux et a parlé de psychiatre pour moi, à voir avec la psychologue. Je pensais aller mieux, et depuis ce rdv j'ai un contrecoup, je pleure sans arrêt. Ma plus grande (15 ans) a déjà vu le médecin traitant deux fois pour les scarifications, il l'envoie également vers la psychologue. La même pour nous 3 puisque l'élément central est le même pour nous 3.
Pendant ce temps leur frère continue sa petite vie tranquille, nous voit de temps à autre, quand ça lui chante, quand il a besoin de quelque chose. Le + heureux de tous. Il nous a dit il y a quelques semaines qu'il ne consomme plus, j'ai toujours autant de mal à y croire. Dommage que pour vivre pleinement son bonheur il ait écorché méchamment nos vies.

Pepite - 29/04/2022 à 08h33

Bonjour Miredo12,

Je développe naturellement l'empathie Miredo, cela ne me demande aucun effort. Je ne sais pas être autrement.

Vous pleurez, vous évacuez donc toutes ces tensions, tout ce stress. Je suis soulagée de savoir que vous allez consulter un professionnel.

Je vous souhaite de trouver la même perle que mon psychiatre. Vous verrez, vous allez en apprendre sur vous et vous avancerez.

Le mien je le consulte depuis plus de 18 mois et il est très efficace. Au par avant, la psychologue qui me suivait pendant quelques années était juste là pour m'écouter. Je trouve qu'elle manquait d'outils parce que je ne progressais pas. Je n'ai rien appris avec elle si ce n'est que j'y déversais ma peine. C'est ainsi.

Je le vois la semaine prochaine. A la fin de la dernière séance, il m'a dit que j'étais surefficiente en me conseillant le livre "je pense trop" que je suis sur le point de terminer.
J'apprends sur moi-même et sur les autres et c'est ce que j'aime.

Le père de mon fils est pervers narcissique. Et mon fils est comme son père. C'est un constat que j'ai longtemps nié et mon fonctionnement renforçait ce déni qui n'a eu comme résultats que de me faire souffrir et d'entretenir un relationnel imbuvable.
Les mots du Modérateur "relation pervertie" raisonnaient dans ma tête. J'ai donc essayé d'agir différemment avec lui mais avec un pervers, c'est impossible. J'ai fui son père il y a 25 ans et il n'y a pas d'autres solutions que de fuir aussi mon fils.
Dernièrement le Modérateur m'a écrit "je ne sais pas comment vous allez négocier la suite" et ça raisonné aussi. Autrefois mon coeur aurait été dévasté. Désormais je me protège parce que chaque jour est un cadeau qui s'offre à moi alors j'en choisis le contenu, la portée qui compte pour moi et qui me fait du bien.

Pour la première fois je n'anticipe plus rien le (nous) concernant. Fini les scénarios catastrophes et autres, j'ai enfin compris.

Je continue donc de prendre soin de moi.

Je vous embrasse Miredo, la lumière est devant vous.

Pépite

Miredo12 - 01/06/2022 à 03h16

Je suis toujours par là. Les semaines passent et ne se ressemblent pas. Le point positif c'est que mon fils semble avoir mis derrière lui les très mauvaises fréquentations qui le faisaient plonger dans les stupéfiants. Mais alors qu'il me semblait aller bien, une banale dispute avec une amie lui a fait perdre un peu les pédales et il a fini hospitalisé 3 jours pour stress. C'est déjà derrière nous et aujourd'hui il va bien. Je lui file des petits coups de main, quelques bricoles pour sa chambre, un peu de nourriture, sans le prendre complètement en charge. Je l'encourage à aller vers le meilleur. On est en contact tous les jours et ça se passe bien.
Sa sœur est prise en charge par une psychologue. Je vais prendre rdv pour la + jeune, mais avec le dispositif Mon Psy elles sont débordées. Moi j'ai peur d'y aller et de mettre des jours à m'en remettre, et je peux pas me permettre de m'effondrer pendant des jours. Alors j'essaie d'avancer seule, et quand tout ça est trop lourd j'évacue en pleurant dans mon coin.

Pepite - 01/06/2022 à 12h31

Bonjour Miredo,

Merci pour ces bonnes nouvelles qui doivent réchauffer votre coeur de fabuleuse maman.

Prenez soin de vous Miredo, c'est le plus important.

Trouvez un bon psychiatre (remboursé). Acceptez cette thérapie. Ce que vous craignez est disproportionné par rapport au bien que vous ressentirez.

Appelez aussi le 0800 23 13 13. Je le fais et ça me soulage.

Toute l'équipe est formidable et j'en profite pour les remercier.

Je vous embrasse,

Pépite

Miredo12 - 02/06/2022 à 19h47

Je suis incapable de consulter pour l'instant, vraiment je n'y arrive pas. Parce que je serai pas entrée dans le cabinet que je vais pleurer, et que je vais mettre du temps à me relever d'une simple consultation. Rien que d'évoquer aborder ce sujet face à une psy, j'en pleure là. La dernière fois une semaine pour me remettre de la consultation qui concernait ma plus jeune. Ce midi au tel la psy de ma grande qui me dit "Vous aussi, consultez, prenez soin de vous". Incapable de répondre, les sanglots qui montent, j'ai raccroché aussi vite que j'ai pu. Donc j'enfouis tout ça au plus profond de moi, et j'essaie d'avancer. Tout va mieux pour mon grand, mes filles sont prises en charge, c'est l'essentiel. La plupart du temps je vais bien. J'espère que le temps m'aidera à oublier tout ça.
Pour mon fils, je sais que ça reste fragile, mais j'ai vraiment l'impression que c'est derrière lui. J'espère juste qu'il ne recroise pas le groupe qui lui a fait goûter les stups, parce qu'il aime ça, malheureusement.

Pepite - 03/06/2022 à 08h11

Bonjour Miredo,

Vous écrivez :

"j'enfouis tout ça au plus profond de moi".

Où ?

Miredo12 - 16/06/2022 à 20h17

Coucou Pépite, je réponds tard, j'avais vu votre question mais pas vraiment de réponse. J'enfouis toute la souffrance de cette dernière année je sais pas trop où, j'essaie d'avancer malgré tout ça et je me raisonne : Il va bien, est indépendant, travaille, étudie. Il a repris contact avec nous, on se voit régulièrement, ça se passe bien.
Je suis réaliste, on n'est pas à l'abri d'une rechute, d'ailleurs je ne sais pas du tout où il en est de tout ça.
Il y a un an je commençais à soupçonner des choses, tellement son comportement avait changé. Une année que j'aimerais effacer. Le temps fera qu'on oubliera tout ça j'espère

Pepite - 21/06/2022 à 07h45

Bonjour Miredo,

Tout est représentation, c'est à dire que le souvenir est remanié tout au long de notre vie. Lorsqu'il reste figé dans le temps, que l'on rumine, c'est un trauma.

Je vous envie Miredo de voir que vous avancez tous.

Prenez soin de vous, vous êtes une belle personne.

Bien à vous,

Pépite

Miredo12 - 21/06/2022 à 20h10

Je sais pas s'il faut nous envier ou croiser les doigts pour qu'on continue sur cette lancée. Je sais pas à quel moment je pourrais me dire que c'est sûr, tout ça est derrière nous. On reste sur un fil. La suspicion est toujours de mise, l'inquiétude aussi. Les week-ends angoissants. Ça s'effacera pas d'un coup, tout ça. Il y a un an jour pour jour j'ouvrais les yeux et comprenais qu'il se droguait. Il me manquait les preuves, il m'aura encore fallu un mois pour me décider à les chercher. C'est pas tout à fait cicatrisé tout ça...
Merci pour vos encouragements Pepite.

Pepite - 11/08/2022 à 14h53

Bonjour Miredo12,

Je pense à vous avec le sourire. Je vous imagine sereine, en vacances, entourée de vos enfants.

Je viens donc prendre de vos nouvelles si vous le voulez bien

Pépite

Miredo12 - 14/08/2022 à 20h17

Merci de prendre des nouvelles Pepite .
Quasiment deux mois que je ne suis pas intervenue sur ce fil. Beaucoup de choses se sont passées. Il a continué d'avancer dans la bonne direction. Etudes, travail et tri dans ses relations. On a pu lui faire suffisamment confiance pour lui donner un coup de pouce pour l'achat d'une petite voiture (aide financière, accompagnement technique et administratif pour l'achat).
Puis, suite à un souci avec un autre jeune du foyer, il est revenu un peu à la maison, dans sa chambre qui était devenue une chambre d'amis. Il devait rester quelques jours, il est là depuis mi juillet, est resté ici ces 15 premiers jours d'août pendant que nous étions en vacances. On est revenu aujourd'hui, il ne parle pas de repartir là-bas. Il a toujours sa chambre au foyer, mais je n'ai aucune idée de ses projets. Je laisse faire. Il a su partir, il saura rester s'il le souhaite. Il a profité de deux jours de congé pour nous rejoindre sur notre lieu de vacances, c'était super, on était tous les 5.
Vous aviez bien vu : j'étais sereine, avec mes trois enfants près de moi happy

Pepite - 16/08/2022 à 08h58

Bonjour Miredo12,

Je lis avec le sourire la douceur de votre récit

Je vous remercie pour nos échanges qui me font du bien.

Votre fils est chanceux de vous avoir.

Continuez ce cap d'amour qui est la plus belle destination

Je vous embrasse fort Miredo12.

Pépite

Miredo12 - 01/09/2022 à 20h17

Je viens donner quelques nouvelles : il est reparti au foyer mais cette fois-ci en emportant la clé de la maison. Il a travaillé tout l'été, et repart à l'école dans quelques jours. Il n'a gardé contact qu'avec un seul de ses anciens amis, celui dont je me méfie le + malheureusement, mais comme je n'ai aucun moyen de m'opposer à cette amitié j'évite d'y penser. Je me raccroche au positif : il travaille, il vient très régulièrement nous voir, physiquement je ne note pas de changement particulier. Et il ne voit son pote que de temps à autre.
Maintenant qu'il a une petite voiture j'espère vraiment qu'il est raisonnable. Pour me rassurer je me dis qu'il a grandi et qu'il n'est pas le même qu'un an en arrière...

Pepite - 02/09/2022 à 16h07

Bonjour Miredo12,

Gardez confiance.

Je suis en mode calinou thérapie.

Je console, je cajole celles et ceux que je croise et qui ouvrent leur coeur.

Croyez moi, je n'ai rien trouvé de mieux pour relier les humains entre eux.

Je vous fais un énorme câlin, vous êtes fabuleuse, n'en doutez pas. Votre fils vous aime et il a besoin de le ressentir pour se sécuriser.

Bien à vous,

Pépite

Miredo12 - 05/09/2022 à 20h43

Merci Pepite, je vous retourne tous vos gentils compliments happy

Pepite - 07/09/2022 à 15h23

Bonjour Miredo12,

Je quitte le forum.

Je vous envoie mes meilleures pensées pour vous et pour vos proches.

Vous m'avez beaucoup apporté. Je n'oublierai jamais.

Belle continuation,

Pépite

Miredo12 - 08/09/2022 à 05h50

Oh Pepite sad
J'espère qu'il s'agit juste d'un besoin de tourner la page.
A bientôt peut-être. Merci pour votre gentillesse, votre présence et votre réconfort. Moi non plus je n'oublierai pas.

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