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Ma fille s'enlise

Par Profil supprimé

Bonjour.
Premier forum auquel je participe.
J'ai deux filles de 18 et 20 ans. L'aînée consomme du canabis depuis des années, je pense 5 ou 6 ans.
Elle s'enlise dans l'oisiveté, a échoué au bac (elle séchait les cours ou fumait juste avant, ce qui ne lui laissait pas beaucoup de chance, je crois, de comprendre ce qui s'y passait). Elle a bossé un peu l'année dernière (garde d'enfants à domicile). Cela fait maintenant 4 mois qu'elle ne fait RIEN. Le dealer du village habite dans la même cour que nous, et ma fille couche avec lui depuis quelques semaines. Elle n'a aucun revenu (plus d'argent de poche depuis longtemps). Elle vit à l'envers de nous, rentre à 5 ou 6 h du mat' et se lève peu avant que je rentre du boulot.
Nous envisageons son père et moi de la mettre dehors de la maison avec un "préavis" de 15 jours, sauf si elle engage une démarche de désintox.
Elle peut être violente, casse des portes dans la maison, peut s'introduire par effraction si elle trouve la maison fermée.
Je ne supporte plus la tension à laquelle elle nous soumet.
Qu'en pensez-vous ? Je crois que je n'explique pas bien ce que je vis. Je suis spectatrice de la lente et inexorable chute de ma fille vers la déliquance. Et je ne fais rien.

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2 réponses


Profil supprimé - 23/09/2011 à 12h34

Bonjour,

Je suis le modérateur de ce forum. Je vous remercie tout d'abord de nous avoir fait confiance pour lancer votre premier appel ici. Quelle situation difficile que la vôtre ! J'espère que d'autres Internautes pourront vous écrire et partager leur expérience avec vous. Voici quelques conseils, d'un point de vue professionnel...

Vous vous retrouvez piégée, dans une situation où d'un côté vous essayez de remplir votre rôle de parent en offrant le gîte et le couvert à votre fille aînée, mais où de l'autre celle-ci ne respecte plus le cadre familial et n'arrive pas/plus à progresser dans sa vie, à s'autonomiser. Elle est en situation d'échec scolaire et professionnel, elle semble vivre sous l'emprise de ses pulsions et elle n'a sans doute aucun intérêt aujourd'hui à ce que les choses changent. En effet, d'un côté, dans le même lieu, elle a le gîte et le couvert et elle entre et elle sort comme elle veut et, de l'autre, elle a son petit-ami "dealer" qui l'approvisionne "gratuitement". Evidemment, le cannabis, au milieu de tout cela, ne fait qu'alimenter cette mauvaise dynamique.

Vous envisagez donc de lui lancer un ultimatum du genre "tu te soignes ou on te met dehors". C'est une tentation que beaucoup de parents dans la même situation que vous ont. Elle n'est ni bonne ni mauvaise, c'est une tentative pour essayer de résoudre le problème quand on ne sait plus quoi faire. C'est donc tout à fait compréhensible. "Mettre dehors" son enfant à partir d'un certain âge peut être, dans notre Société, une bonne chose si cela favorise son autonomie et s'il est clair que cela ne correspond pas à un rejet de son enfant, à un désamour. Notez que faire une telle chose implique de la part des parents qu'ils reconnaissent que leur "enfant" est capable de se prendre en charge tout seul. En revanche la "mettre dehors" parce qu'elle n'arrive pas à se "soigner" c'est faire de l'arrêt du cannabis l'enjeu principal de votre relation à elle, comme si tout était dû et provenait du "problème" cannabis. Or, même s'il y contribue largement, la problématique de votre fille ne se résume pas au seul cannabis. Aujourd'hui elle doit par exemple composer avec des horaires totalement décalés (un réel problème), un petit ami dealer, un échec scolaire et... pas de projet personnel concret. Ce n'est pas l'arrêt du seul cannabis qui va résoudre tout cela à la fois.
D'une manière générale il est rare que l'on puisse "forcer" un jeune de 20 ans à faire quelque chose avec succès (par exemple se soigner). De plus, un jeune ne se met pas à arrêter le cannabis sous la contrainte mais parce qu'il le décide. En l'occurrence avec son petit-ami à proximité il ne sera pas très difficile à votre fille de trouver refuge et de continuer à fumer du cannabis ! Mais d'un autre côté vous avez tout à fait raison de ne pas vouloir que la situation perdure comme elle est actuellement. Il est même assez fondamental de réintroduire des limites pour que vous retrouviez un peu de paix dans votre foyer.

Il n'est pas facile de savoir ce qui peut faire bouger votre fille et il est possible qu'il faille prendre en compte le petit copain dans l'équation. En revanche de votre côté vous aiderez sans doute votre fille tout d'abord et ré-explicitant ce que vous pouvez faire pour elle et ce que vous n'acceptez pas ou plus de faire. Cela passe par exemple par ré-expliquer les règles de la maison (horaires de repas, horaires d'entrées, sa participation aux tâches ménagères) et ce qui se passe au cas où elle ne le respecte pas. Il faut que vous puissiez imaginer des "sanctions" que vous êtes capable de tenir. Vous n'aurez aucune crédibilité si vous lui dites que vous ferez telle chose si elle ne remplit pas sa part du contrat mais que finalement vous ne faites rien. La première chose que vous devez vous attacher à faire c'est même d'avoir cette crédibilité : je fais ce que j'ai annoncé que je ferai. C'est pourquoi ne placez pas non plus la barre trop haute et ne soyez pas trop "radicale" si cela risque de vous faire reculer. En revanche gardez à l'esprit que votre but premier ici n'est pas de la "soigner" mais de retrouver la paix chez vous et le respect d'un minimum d'ordre familial.

Un autre domaine où vous pouvez l'aider c'est en ne cherchant pas à la transformer ou à lui dire qu'il faut qu'elle se soigne. Tant qu'elle ne demande pas d'aide c'est qu'elle ne se perçoit pas comme malade et qu'elle se satisfait de sa situation. Dès lors tout demande pour qu'elle se soigne sera mal reçue par elle et rejetée. Vous pouvez plutôt souligner qu'à vos yeux elle va mal et qu'elle s'enfonce, en énumérant les faits concrets qui étayent votre point de vue. Parlez de ce qui ne va pas concrètement, les conséquences que cela a ou peut avoir pour elle {{tout en insistant bien sur le fait que vous n'y pouvez rien, que ce n'est pas vous qui avez la solution}} à ses problèmes mais qu'elle a la capacité, elle, de les résoudre si elle le veut bien. Il faut en effet qu'elle puisse intégrer que ce qu'elle fait aujourd'hui relève de ses propres choix et qu'elle n'est pas simplement "victime" de ses échecs ou de sa situation. A partir de là elle pourra envisager qu'elle a la main sur son destin, qu'en faisant d'autres choix elle pourrait vivre moins de conséquences négatives.
En parallèle il doit être clair pour elle aussi que vous êtes prête à {essayer} de l'aider (sans être certaine de pouvoir le faire vous-même car, rappelez-vous, vous avez établit auparavant que vous n'aviez pas forcément la "solution" pour elle) au cas où elle demanderait de l'aide. Il faut bien entendu que sa demande d'aide aille dans le "bon" sens et non qu'elle lui permette de ne pas changer ou de continuer à se droguer. Méfiez-vous notamment des grandes promesses qui lui permettraient d'obtenir de vous ce qu'elle veut et préférez les petits actes aux grandes déclarations. Essayez avec elle d'être pratique, concrète, pragmatique.
Vous devrez sans doute favoriser qu'elle ait recours à l'aide de tiers autres que vous-même. En effet votre position de parent ne vous met pas forcément dans la meilleure position pour l'aider à avancer. Il existe notamment des "consultations jeunes consommateurs" à l'attention des jeunes usagers de cannabis et qui leur permet de faire le point. Cela peut être une première étape pour essayer de diminuer ou arrêter le cannabis, de se poser aussi la question de ses projets. Avoir de l'espoir, des projets, est en effet essentiel aux usagers pour qu'ils aient envie de s'en sortir. Encore un domaine de discussion que vous pouvez avoir avec elle.

Ces "consultations jeunes consommateurs" s'adressent aussi aux parents des usagers, y compris s'ils ne connaissent pas le jeune en question. Mon dernier et en fait principal conseil sera donc que vous ne vous priviez pas vous-même d'aller faire le point de la situation avec la consultation la plus proche de chez vous. Vous y serez reçue gratuitement pour quelques entretiens qui vous permettront de poser les choses, d'établir des stratégies d'action, de les réévaluer ensuite avec le professionnel que vous aurez en face de vous. D'une manière générale d'ailleurs, avoir recours vous-même à un tiers professionnel (psychologue, consultation jeune consommateur ou autre) avec lequel vous puissiez échanger sur ce qui arrive vous permettra de décoller un peu de la situation dans laquelle vous êtes et de mieux entrevoir ce que vous pourriez faire encore et que vous ne voyez pas aujourd'hui.
Dans notre article "L'aide aux jeunes" (lien ci-dessous) vous trouverez un accès direct aux "consultations jeunes consommateurs" existant en France. Vous n'avez que votre département à sélectionner.

Je vous souhaite un bon courage et j'espère que votre fille finira par faire des choix plus positifs que ceux qu'elle a fait jusqu'à présent. Ce forum mais aussi notre ligne Drogues Info Service (0 800 23 13 13) restent à votre disposition pour "en parler".

Cordialement,

Le modérateur.

Profil supprimé - 03/12/2011 à 21h43

bonjour je comprend votre decouragement vous ètes deja allée assez loin dans ce qu'il est resonnable de suporter.
elle a un age ou il n'est paspossible de la laisser sans rien faire,il est temps de lui faire comprendre que mème si vous l'aimer,vous ne la garderez pas chez vous si elle ne fait rien pour changer.
qu'est ce qui l'a amenée la,c'est sur qu'après toutes ces années de cosommation cela a dut provoquer des dégats.
pouvez vous l'amener a consulter un psy ou a réflechir sur son état,sinon je penses que votre décision est juste mais que au cas elle aurait envie de changer vous seriez la pour la soutenir .
c'est très difficile a vivre et s'il ny a pas de dialogue comment l'aider? peut étre vous pourriez aller voir un psy compétent dans le domaine des addictions pour vous aider a comprendre et a savoir comment aider votre fille.
je vous souhaite beaucoup de courage et pense fort a vous

annedu52

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