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Comment survivre à cette douleur de le voir se détruire ?

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Bonsoir,
Notre fils de 21 ans fume du cannabis depuis plusieurs années. Cette nouvelle avait été très difficile a accepter pour nous, mais nous avions du l'accepter.
Je viens d'apprendre par sa copine qu'elle le quitte car il bascule vers l'extasie. Ils étaient ensemble depuis 3 ans.
L'appartement étant à son nom a elle, elle va le mettre dehors. Il n'a plus de travail depuis peu. Il n'a pas d'argent de côté.
Il refuse de nous prendre au téléphone. Le seul lien que nous ayons sont quelques SMS très vagues.
C'est un enfant que nous avons porté à bout de bras car il a une maladie orpheline.
Il a arrêté de se soigner il y a environ 4 ans, je me rend compte que cela coïncide à peu près avec le début de la consommation de cannabis.
Il s'autodétruit depuis 4 ans : arrêt du régime imposé par sa maladie, consommation de cannabis, puis maintenant drogues dures...
Nous ne parvenons plus à vivre avec cette douleur de le voir se détruire... Nous sommes sans cesse angoissés et n'avons plus goût à grand chose...
Comment surmonter cette douleur ? Comment l'aider s'il refuse tout dialogue avec nous ? Comment ? Comment ? Comment

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1 réponse


Moderateur - 18/10/2016 à 12h44

Bonjour Florence26,

Quelle délicate situation que la vôtre en effet. Il est insupportable de voir son fils "se détruire" comme vous dites et de se sentir impuissant parce qu'il coupe les ponts. Votre fils va mal et, pour l'instant, vous n'y pouvez pas grand chose. Il y a cependant des choses à essayer.

Comprendre.
Du point de vue extérieur qui est le miens, à la lecture des éléments que vous donnez dans votre message, j'imagine un jeune homme qui aurait voulu être "normal" et faire comme les copains peut-être. Sa maladie orpheline est sans doute un poids sur ses épaules, une "tâche" qui le rend différent des autres et qu'il a du mal à supporter. La coïncidence de l'abandon de son régime et du démarrage de sa consommation de cannabis me semblent dire qu'il a voulu, à 17 ans, se retrouver avec les autres, faire comme eux, ne plus être "différent". C'est ce que beaucoup de jeunes de son âge font. Comment faire en sorte que les "obligations" que lui imposent sa maladie orpheline deviennent des choix assumés parce qu'il veut aller bien dans sa vie ? A-t-il eu un "espace" ou des interlocuteurs pour pouvoir dire ce qu'il ressentait à ce sujet ? Tenez-vous compte de ce ressenti possible dans la manière dont vous essayez d'aborder les choses avec lui ?

Il est aussi, actuellement, dans une phase difficile pour lui. Il va se faire mettre dehors par sa copine, sans travail, sans argent. Ce rejet est un échec pour lui. Il en est peut-être responsable de par son attitude de consommation d'ecstasy et nous pouvons supposer que sa copine a dû le prévenir mais qu'il n'a pas écouté. Cependant le lui "reprocher" n'aidera en rien. Le fait qu'il ne répond plus semble en outre manifester une grande honte chez lui, sans doute se le reproche-t-il à lui-même et n'est-il pas capable d'affronter votre regard parce qu'il sait que vous savez qu'il prend, en plus du cannabis que vous avez eu du mal à "digérer", une autre drogue. Comment pourriez-vous faire pour le mettre en confiance ?

Vous faire aider.
"Comment l'aider s'il refuse tout dialogue avec nous ?" dites-vous. En vous renseignant assez précisément sur les drogues qu'il prend, leurs effets, les risques associés. En faisant connaissance avec l'aide existante pour pouvoir lui en parler. Enfin en comprenant ce que vous pouvez faire pour renouer le dialogue avec lui car, en effet, s'il n'y a pas de dialogue il n'y a pas d'aide possible. Mais il n'est pas inéluctable qu'il n'y ait pas de dialogue. Vous comptez pour lui, il se retrouve coincé dans ses choix, il s'enferme mais a plus que jamais besoin de liens extérieurs, de liants qui puissent l'aider à raccrocher les wagons, de savoir surtout qu'en cas de besoin il peut compter sur vous ou d'autres personnes (mais cela lui appartient de demander de l'aide).

Je vous conseille de faire la démarche de prendre contact avec une Consultation jeunes consommateurs (CJC) ou un Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa). L'un comme l'autre vous recevront sur rendez-vous et gratuitement. Vous en avez besoin dans un premier temps pour pouvoir déposer vos peurs concernant cette situation et les confronter à la vision et aux connaissances d'un professionnel. Dans un deuxième temps, armée de nouvelles connaissances et notamment de conseils sur ce que vous pouvez essayer de différent pour renouer le dialogue, vous aurez passé la phase du "comment l'aider ?" car vous saurez mieux quoi essayer. Vous serez alors dans un positionnement et des actions qui tendront à favoriser chez lui le changement attendu. Nul ne peut vous garantir que ce changement arrivera rapidement cependant vous aurez fait de votre mieux, déjà, pour essayer que cela soit le cas. En outre vous aurez été mise en mesure de tenir sur la longueur, d'être capable de tenir le coup pour être disponible le jour où il se tournera vers vous pour demander cette aide dont nous savons qu'il a tant besoin.

Vous trouverez les coordonnées des CJC et Csapa les plus proches de chez vous en utilisant notre rubrique "Adresses utiles" : http://www.drogues-info-service.fr/Adresses-utiles

N'hésitez pas aussi à appeler notre ligne téléphonique quand vous en éprouvez le besoin et à revenir ici nous expliquer comment la situation évolue.

Bien cordialement,

le modérateur.

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